L’exécutif est bien conscient de l’aspect délicat du problème. Le préfet de région, Michel Cadot, a déjà avancé des pistes actuellement « étudiées au niveau interministériel », croit savoir Le Monde. On imagine aisément ce que pourraient être ces mesures : hâter les lignes prioritaires dans la perspective des JO 2024 et de l’Expo Universelle de 2025 et repousser ce qui peut l’être après 2030, quitte à rogner sur les coûts architecturaux des gares. Cette dernière éventualité avait été justement évoquée par Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France.
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Forts d’une motion votée unanimement le 29 septembre dernier, les élus du Val-d’Oise ont exigé la réalisation de la ligne au moins jusqu’à Roissy CDG d’ici la mi-2024, rapporte Le Monde. Ils étaient reçus le 9 octobre dernier à Matignon pour faire valoir cette exigence. Mais une autre difficulté est à lever : la concurrence implicite du CDG Express dont la réalisation a été validée par le gouvernement.
De son côté, la ligne 18 ne fait pas meilleure figure. Celle qui dessert l’aéroport d’Orly et le plateau de Saclay pour un montant de 2,7 milliards d’euros est aussi la moins fréquentée (100 000 voyageurs/jour). Une raison suffisante pour que seule la moitié jusqu’à Saclay soit construite à temps pour 2024. Il est vrai que le site, qui se veut un pôle scientifique et industriel à rayonnement mondial, doit accueillir l’Expo Universelle de 2025 pour laquelle la France s’était portée candidate.
Quid du deuxième tronçon (jusqu’à Versailles-Chantiers et vers Nanterre après 2030), donc ? « La ligne 18 arrivera dans les Yvelines », a rassuré la ministre des Transports Elisabeth Borne, le 5 octobre dernier. Sans pour autant s’engager sur une date de livraison, note Le Monde. S’il est pertinent de penser que la région ne peut se passer du premier tronçon – étant donné que 3 sites olympiques sont situés dans les Yvelines – c’est à l’ensemble de la ligne que tient la Société du Grand Paris pour qui « on ne peut pas mesurer l’intérêt d’une ligne uniquement par le trafic voyageurs attendu ».
« L’impact économique sera plus fort et le coût moindre si la réalisation est concentrée dans le temps », a souligné Philippe Yvin, président de la SGP, auprès du Monde.