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« On ne peut pas ignorer les infrastructures dans le débat national sur la transition environnementale »

Par Julia Tortorici. Publié le 31 mars 2021.
« On ne peut pas ignorer les infrastructures dans le débat national sur la transition environnementale »
Xavier Neuschwander, président de la commission technique et innovation de la FNTP. Crédit photo : FNTP
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Les infrastructures de mobilité, d’énergie et numériques ont leur rôle à jouer dans la transition écologique des métiers des travaux publics. Quelques pistes de réflexion ont été dévoilées ce matin à l’occasion d’un atelier-débat consacré à la transition environnementale des TP. Objectif : préparer l’activité des entreprises de TP de demain, dans la préservation de l’environnement.
 
« 54 % des émissions de CO2 en France sont le fait des infrastructures et de leurs usages. On ne peut pas ne pas prendre en compte les infrastructures dans le débat national autour de la transition environnementale. Il faut investir dans ces ouvrages et leur maintenance ». C’est avec ces mots qu’introduisait ce matin le débat, Xavier Neuschwander, président de la commission technique et innovation de la FNTP. Au moment où le plan France Relance dessine les grands axes pour relever le défi de la croissance verte, il apparaît en effet comme une étape indispensable d’adapter la conception, la construction et l’utilisation des infrastructures routières et énergétiques. Le secteur des travaux publics se pose en acteur de poids dans le déploiement des nouvelles mobilités et dans la restauration et la préservation des écosystèmes. Cette feuille de route fait actuellement l’objet d’une étude qui sera finalisée au terme de l’année 2021. 
 
Émettrices de 50 % des émissions carbone
 
Ce n’est un secret pour personne : les TP sont à l’origine de la construction et de l’entretien de différentes typologies d’infrastructures : pour 60 % consacrées à la mobilité, pour 40 % à l’énergie, pour 15 % aux fluides et pour 5 % au numérique. À ce jour, les travaux publics réalisent 60 % de leur activité dans la construction neuve, contre 40 % dans la maintenance. « Pour pouvoir optimiser nos infrastructures, il faut impérativement se donner les moyens de les mesurer, poursuit Xavier Neuschwander. Sur 650 millions de tonnes de CO2 produites au global en France chaque année, les infrastructures – dans leur construction et leur usage – en émettent 350 millions de tonnes, soit 54 % des émissions totales. Les travaux publics, au cours de leur exercice, en génèrent 24 millions de tonnes, qui représentent 4 % du bilan carbone français ». 
 

 
S’inscrire dans la transition environnementale
 
« Notre filière doit prendre sa part et fournir les mêmes efforts qu’à l’échelle nationale, croit XavierNeuschwander. Ce positionnement va donner de la crédibilité à notre action et notre expertise en matière d’infrastructures. Si le virage est manqué, c’est toute la profession qui risque d’être lourdement impactée ». Accompagnée de Carbone 4, le cabinet de conseil indépendant spécialisé dans la stratégie bas carbone et l’adaptation au changement climatique, la filière a identifié 6 postes clés de l’empreinte carbone TP : l’achat de produits ou de matières premières (56 %), les émissions directes de sources de combustion (20 %), l’utilisation des sols (8 %), l’immobilisation des matériels (7 %), la logistique de l’énergie (5 %) et le transport de marchandises en amont (4 %).
 


Quels leviers ?

Un cadran de 10 solutions au pouvoir décarbonant a émergé de la collaboration avec Carbone 4. Parmi les plus efficaces : le retraitement en place des chaussées et les multiples procédés permettant de recycler plusieurs fois les agrégats d’enrobés avec les enrobés tièdes (quoique restreints), les aciers bas carbone, et le BIM, immense contributeur à la réduction des matériaux. On y aperçoit également les nouvelles énergies alternatives comme l’hydrogène (une piste qui en est à ses balbutiements), les bétons et liants bas carbone (un sujet en pleine expansion), ainsi que les enrobés à froid déjà étendus. Suivent la dimension des engins de chantier (plus c’est gros plus ça consomme), dont les systèmes de motorisation sont encore très liés au diesel (et qui pour l’heure ne parviennent pas à concilier enjeux économiques et écologiques), ainsi que les enrobés à basse température qui se développent. Moins impactants mais de plus en plus usités : la sobriété dans l’utilisation des matériaux, et le recyclage en usine des enrobés. 
 
Viaduc de Millau. Crédit photo : Eiffage / Gilles Guillot
 
Agir à deux niveaux
 
Logiquement, c’est sur les 4 % de ce bilan carbone, sur l’acte de construire donc, qu’ont choisi d’agir dans un premier temps les TP. « Il faudra bien entendu plancher sur les obstacles réglementaires qui freinent considérablement la transition. Notamment pour le domaine des produits recyclés comme le béton concassé », commente Xavier Neuschwander. La filière devra ensuite s’atteler à identifier les leviers, écrire un mode d’emploi à destination des entreprises, notamment des PME n’ayant pas le pouvoir de R&D et d’adaptation des grandes majors, et développer le numérique. « Le numérique est activateur de décarbonation, précise le président. Il optimise la maintenance et prolonge la durée de vie d’un ouvrage ». Capteurs, drones et BIM devraient donc entrer dans un âge d’or. En amont du cycle de vie d’une infrastructure, il est à noter que les technologies numériques auront permis d’optimiser de +14 % le chargement des camions en matériaux. Quant à agir sur les usages, plus précisément sur l’entretien des infrastructures et la transformation des usages, soit le plus grand poste émetteur de carbone (plus de 50 %), la filière des TP rappelle que les enjeux de court terme ne doivent pas entraver les enjeux de long terme, beaucoup plus stratégiques.  
 
Préserver l’utilité publique
 
« La mobilité est une liberté, mais l’enjeu est vital, rappelle Xavier Neuschwander. La route, très décriée pour son caractère énergivore à la construction, et pour son impact terrestre sur les terres disponibles, est aussi le moyen le plus souple, indispensable pour le dernier km en matière de mobilité et de transport de marchandises, et permet aussi d’accéder à l’emploi et à la vie sociale. De fait, dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone, son usage passe ‘seulement’ de 89 % à 85 % à horizon 2050. Son rôle fondamental exige de tendre vers la décarbonation ». En parallèle, la filière TP ne néglige pas le nécessaire développement des modes de transport alternatifs que sont le rail, le fluvial et l’aérien. « Nous poussons pour la mise en place d’une véritable politique fluviale encore trop timorée, et l’accélération du fret ferroviaire actuellement à 9 % contre 17 % en UE », souligne le président. 
 
Step d’Albi. Crédit photo : Eiffage
 
Place au « new deal »
 
Le secteur des travaux publics étudie plusieurs scénarios prospectifs construits à partir d’hypothèses sur les usages en prenant en compte l’amélioration et une meilleure planification de la maintenance. Dans l’optique de dimensionner le besoin en investissements dans les infrastructures, les TP prévoient de recenser 1 000 projets faisant la part belle aux mobilités bas carbone et aux EnR, en mesure de baisser les GES en France. C’est en favorisant la désartificialisation des sols et les puits carbone qu’ils espèrent aussi restaurer une partie des GES. Un « new deal » qui ne fait que commencer. 
 
 
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