La pandémie aura eu un impact très fort sur les résultats du groupe Colas dont toutes les activités – route, ferroviaire, etc - ont été touchées. Le redémarrage relativement rapide des chantiers a permis un substantiel rattrapage au second semestre. Au final, 2020 s’achève sur un chiffre d’affaires en retrait de -10 %, avec des activités internationales en progression par rapport à 2019 (part de 55 % du CA total contre 52 % l’année passée).
L’international gagne donc du terrain chez Colas. La route représente toujours la part la plus importante de l’activité globale (78 %), suivie des matériaux (18 %) et du ferroviaire (10 %). Les travaux routiers réalisent en France en 2020 un CA en recul de -14 % en métropole où l’impact du confinement s’est fait fortement sentir, concomitamment à la baisse des appels d’offres publics liée aux élections municipales et à la période incertaine. La reprise a néanmoins été forte. Dans les DOM, le CA est en recul plus marqué (- 19 %) plombé par la crise économique dans les Antilles. La Guyane reste stable, grâce au marché du futur BHNS de Cayenne, de même que La Réunion qui a vu redémarrer les travaux de la Nouvelle Route du Littoral. Madagascar et Mayotte, aux besoins importants, sont dynamiques. « Dans l’ensemble, et au vu du contexte, nous estimons ces résultats satisfaisants », indique Frédéric Gardès, directeur général de Colas et nouveau président du Conseil.
L’Afrique tire son épingle du jeu
En zone EMEA, le CA s’élève à 2,1 milliards d’euros, en baisse de -5 %. L’Europe continentale recule de -3 % mais le marché du tram de Liège (Belgique) et le contrat de la piste d’essais de BMW en République Tchèque assurent un bon niveau d’activité. La région BIMEA se contracte de -15 %, plombée par un Royaume-Uni en repli, et un Moyen-Orient affaibli par la crise économique profonde en Oman et la crise politique aux Émirats. La région MACAO reste stable grâce à l’Afrique de l’Ouest et centrale épargnées par la crise sanitaire. « Nous y notons une bonne résistance de l’activité dans son ensemble », précise Frédéric Gardès.
Préservés en Amérique du Nord
Les États-Unis, passablement chahutés par la crise sanitaire, affichent un CA d’1,7 milliard d’euros, en recul de -4 %. Colas profite d’une activité considérée comme essentielle, finalement préservée, et fait le plein de commandes en 2020. Le Canada suit la tendance, avec un CA identique, en baisse de -2 %. Nonobstant, le pays réalise une « excellente année » portée par un bon environnement économique, des conditions météo exceptionnelles tardives, et le gain du projet de tramway d’Edmonton qui garantit « un socle de stabilité ». À noter les bonnes performances de la filiale de distribution de bitume de Colas au Canada. En région Asie Pacifique, où la Covid-19 a fait des ravages, le CA se monte à 0,4 milliard d’euros, en repli de -13 %. Les satisfactions sont pourtant là : la filiale Tipco réalise la 2e meilleure année de son histoire, grâce notamment à une forte demande en Thaïlande, à l’image de la filiale Hincol qui fait une « bonne année » en dépit du contexte économique et sanitaire en Inde.
Un carnet de commandes de 9,2 milliards d’euros
Les perspectives 2021 devraient être intéressantes ; le carnet de commandes de Colas s’élevant à 9,2 milliards d’euros, similaire à 2020. « Le carnet Route est stable, la Métropole également, et l’activité route devrait bien se tenir en Amérique du Nord, estime Frédéric Gardès. 2021 devrait voir une reprise du CA, à partir du second semestre, où les effets du plan de relance commenceront à se faire sentir ».
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