Si lors de l’inspection du pont, il y a quelques mois, le pont de Mirepoix-sur-Tarn datant de 1935 ne semblait pas faire état de fragilités, après ce drame, la fatigue de l’infrastructure ne fait plus de doute.
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D’après le maire de Mirepoix-sur-Tarn, Eric Oget : « au début des années 2000, des travaux importants ont été effectués sur le pont avec notamment le changement des câbles. Des travaux d’entretien réguliers avaient également lieu ». Et aucun diagnostic n’avait fait état de la fragilité de la structure de l’infrastructure.
Mis à part le tonnage du poids lourd ne respectant pas la réglementation, Julien Vick, le délégué général du Syndicat des équipements de la route, souligne l’âge du pont (ndlr, 1935) et le poids des véhicules en circulation plus lourds que dans le passé pour expliquer que l’infrastructure n’était peut-être plus à même de supporter un trafic d’un nouveau genre. « Il y a sans doute une multiplication de facteurs qui peuvent expliquer cet effondrement. Sans compter aussi les aléas climatiques qui ont peut-être influés aussi », déclarait-il hier sur le plateau de BFM.
25 000 ponts en mauvais état structurel
En juin 2019, dans son rapport d’information réalisé pendant près de neuf mois, la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable constatait l’impossibilité de connaître le nombre exact de ponts en France. En effet, il n’existe pas aujourd’hui de recensement exhaustif des ponts gérés par les collectivités territoriales. Ainsi, selon les estimations, il y aurait entre 200 000 et 250 000 ponts routiers, une large fourchette.
Par ailleurs, concernant les ponts départementaux, les seules données disponibles au niveau national sont celles recueillies par l’Observatoire national de la route (ONR). D’après ces informations, 64 % des ponts départementaux sont considérés comme étant en bon état, 27,5 % nécessitent des travaux d’entretien spécialisés, 6,5 % des travaux de réparation et 2 % sont gravement altérés.
Sur l’ensemble du patrimoine routier, 25 000 ponts présenteraient, a minima, une structure altérée ou gravement altérée. Le pont de Mirepoix-sur-Tarn ne figurait pas sur la liste.