Alors que la fédération régionale des travaux publics en Ile-de-France tablait sur une baisse d’activité en 2013, l’année devrait se solder par une hausse notable. Une bonne nouvelle qui ne suffit pas pour aborder le futur proche avec sérénité.
"Nous anticipions une activité en repli de 2 % en début d’année. Finalement, elle aura été plus soutenue que prévu puisque nous devrions enregistrer une croissance de 2,5 % en 2013", explique le président de l’organisation professionnelle régionale, José Ramos. Malgré ces résultats encourageants, le dirigeant ne se satisfait pas de la situation actuelle et s’inquiète pour les mois à venir. "Il ne faut oublier que depuis 2008, l’activité du secteur dans la région a baissé de 2,1 % par an", rappelle-t-il avant de se projeter sur la période compliquée qui se profile à l’horizon.
2014 : élection = baisse d’activité
2014 ne devrait pas déroger à la règle voulant qu’une année d’élection soit synonyme de baisse d’activité pour un secteur des travaux publics fortement dépendant du niveau de la commande publique. "Nous anticipons une baisse de 4 % et la perte de 3 000 emplois", prévient José Ramos. Faut-il y voir une nouvelle prévision alarmiste qui sera démentie en fin d’année par des chiffres finalement positifs ? Rien n’est moins sûr.
Habitués à la nature cyclique de leur activité, les professionnels devront, en 2014, composer avec un contexte économique difficile où la commande privée aura bien du mal à amortir la chute de l’investissement public. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, ils devront probablement faire le deuil de l’écotaxe poids-lourds, qui devait financer en partie les travaux d’infrastructures, et d’une part des investissements de l’agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF).
Le Grand Paris dans le viseur
Si 2014 et 2015 se présentent comme difficiles, l’Ile-de-France bénéficiera à compter de 2016 de la montée en régime des projets du Grand Paris. 2016, 2017 et 2018 s’annoncent même comme des années très porteuses pour les travaux publics franciliens. Néanmoins, la concurrence devrait être farouche et les acteurs nombreux à se disputer les marchés et les emplois d’une région parisienne qui prendra des allures d’Eldorado, une fois les projets de lignes à grande vitesse (LGV) achevés.