L’Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail - formule des recommandations pour réduire les expositions des travailleurs aux bitumes.
Saisie par la Fédération nationale des salariés de la construction - Confédération générale du travail elle vient de publier un rapport indiquant qu’il existe un risque sanitaire associé à une exposition des travailleurs aux liants bitumineux et à leurs émissions. Au-delà du potentiel cancérogène des produits bitumineux et de leurs émissions, les études épidémiologiques ont mis en évidence l’existence d’effets respiratoires (asthmes, bronchites chroniques…) liés à une exposition des travailleurs. Des effets cardiovasculaires et immunotoxiques sont également suspectés. Pour les effets cutanés, l’Anses souligne qu’il n’est pas possible, en l’état actuel des connaissances, de tirer des conclusions définitives concernant l’existence ou non d’un risque de développer un cancer cutané chez les travailleurs exposés aux émissions de bitumes et que des données sont également nécessaires afin d’évaluer les effets conjugués liés à une co-exposition aux émissions de bitumes et aux rayonnements solaires.
Recommandations
En conséquence, l’Agence formule une série de recommandations en matière de prévention du risque chimique. Elles visent à permettre notamment la réduction et le captage des fumées émises, la réduction d’impact de la chaleur ainsi que de la coexposition aux produits bitumineux et au rayonnement solaire. Elle propose également une classification harmonisée des bitumes en lien avec leurs effets respiratoires et selon les dispositions du règlement européen «CLP»(1). Enfin, l’Anses attire l’attention sur une problématique nationale émergente. En effet, dans une logique de réduction des coûts, la majorité des travaux routiers concernent aujourd’hui la rénovation et l’entretien du réseau existant impliquant la mise en œuvre d’opérations de recyclage et de rabotage des anciens revêtements routiers. L’Anses insiste donc sur l’importance de la mise en place d’une surveillance étroite des émissions potentiellement dangereuses pour les travailleurs (amiante, goudrons, etc.) générées lors des ces opérations.