Face aux fortes tensions sur le marché des produits de construction dues à des pénuries, l’AICB prône le déploiement des matériaux biosourcés.
"Bien qu’elles puissent être en partie conjoncturelles aujourd’hui, les pénuries sur les matériaux non-renouvelables (matériaux d’extraction des sols), deviendront structurelles à l’avenir. En effet, on assiste d’une part à une forte croissance mondiale de la demande en matériaux de construction, d’autre part, dans de nombreux pays, à une absence quasi-totale de politiques en matière de gestion des ressources. Dans ce contexte, les tensions sur les matières non renouvelables seront de plus en plus fréquentes, dans les prochaines années", écrit l’Association des Industriels de la Construction Biosourcée dans un communiqué.
"Par ailleurs, la fragilité des chaînes logistiques mondiales a également été mise à nue avec la récente pandémie, démontrant par là toute la nécessité de relocaliser la production des ressources, leurs transformations et leurs utilisations", poursuit-elle.
Pour l’Association les réponses à ces problématiques doivent être multiples : conception et construction des bâtiments plus raisonnées du point de vue des ressources avec une approche frugale ; utilisation de ressources renouvelables locales gérées durablement; recours au réemploi et au recyclage à une échelle locale etc.
Et face aux pénuries, l’AICB rappelle les atouts des matériaux biosourcés qui constituent une alternative fiable aux matériaux naturels. D’abord parce que, par nature, les isolants biosourcés sont fabriqués avec des matières premières renouvelables, parfois sur des périodes très courtes, c’est notamment le cas des plantes annuelles. Dès lors que cette ressource est gérée durablement (toute ressource végétale coupée est replantée) le stock disponible se renouvelle alors naturellement évitant ainsi toute rupture.
D’autre part, l’abondance de la biomasse est encore inexploitée. En France, aujourd’hui, les matières premières utilisées pour fabriquer des matériaux biosourcés sont le bois, le chanvre, le lin, le coton, les pailles de riz ou de blé, l’herbe, etc. Le volume valorisé dans le secteur du bâtiment représente environ 1% de la biomasse disponible.
En outre, les isolants biosourcés sont des produits moins sensibles aux ruptures de chaine logistique. Celles-ci sont plus courtes et l’approvisionnement des matières premières a lieu à proximité des sites de transformations et de fabrications des produits.
Enfin, la production est en nette croissance en raison d’une hausse significative de la demande. Les industriels ont dû s’adapter et ajuster leurs capacités de production qu’ils prévoient de doubler d’ici 2025 soit 60 millions de m2 par an. Parallèlement, ils ont validé techniquement leurs produits, afin de les rendre assurables. Et d’autres filières sont également en très fort développement, avec de nombreux investissements (préfabrication de murs en béton de chanvre, murs ossature bois isolés en paille, etc.).