Ainsi, dans cette enquête de situation au 25 mars, les professionnels du secteur se déclarent fortement mobilisés pour assurer un service prioritaire à leurs clients et à la nation et 71 % d’entre elles assurent la continuité de leurs activités avec 4 établissements sur 5 ouverts. De même, 73 % des déchetteries professionnelles restent ouvertes, tout comme 60 % seulement des centres de tri. Toutefois, 94 % de ces établissements fonctionnent en mode dégradé pour s’adapter à un manque de personnel.
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Baisse de 30 à 80 % de l’activité
Malgré leur activité essentielle, les industriels du recyclage déplorent en effet une chute de leur approvisionnement en matière avec 80 % des sondés indiquant que leurs clients étaient fermés ou étaient en passe de l’être au 20 mars. Cet effet néfaste sur l’activité du recyclage les a donc incités à prendre des mesures pour leurs salariés.
Alors que 70 % des déchets collectés proviennent des industriels, ce gisement a fortement baissé depuis la mise en place du confinement car nombre d’entre eux – mis à part dans l’agroalimentaire – ont arrêté leur production. Une forte baisse de la collecte de textiles a ainsi été constatée, tout comme 30 % de la collecte des papiers-cartons et plastiques. De même, l’activité métaux a baissé de 80 % lors de la première semaine de confinement. De leurs côtés, les déchets ménagers, qui représentent 30 % de l’apport, affichent une légère baisse, notamment à cause de l’arrêt momentané de la collecte de certains éco-organismes (mobilier et DEEE).
Des conséquences à l’export
Les conséquences économiques s’annoncent donc importante pour les industriels du recyclage avec une perte de chiffre d’affaires anticipée de 53 % pour le mois de mars et même 65 % pour le mois d’avril, sachant que nous ne savons toujours pas, à l’heure où nous écrivons ces lignes, quand les mesures de confinement seront levées. Enfin, notons que 50 % des ventes des recycleurs se font habituellement à l’export, principalement en Europe, mais que les marchés italiens et espagnols, fortement impactés par la crise sanitaire, conservent pour le moment une activité minimale.
Dans ce contexte particulier, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, ainsi que la secrétaire d’Etat Brune Poirson, ont réaffirmé « le caractère essentiel » de la profession pour le maintien de la salubrité publique. Quant à Federec, le syndicat professionnel tient à « remercier chaleureusement l’ensemble des personnels qui oeuvrent pour assurer la gestion des déchets, activité essentielle au service de la France et des Français car elle touche à leur vie quotidienne », tout en assurant être « sur le front et auprès de tous les acteurs qui se mobilisent durant cette crise ».