Au début de l’année, l’établissement public foncier Epora a lancé une vaste opération de dépollution innovante par désorption thermique sur le site de Stronglight à Saint-Etienne (42), toujours en cours.
Situé dans le secteur nord de la ZAC de Châteaucreux, l’îlot Stronglight s’étend sur dix hectares. Pour ce site classé ICPE, l’Epase (Établissement Public d’Aménagement de la ville de Saint-Étienne) a pour projet d’assurer l’ouverture du quartier de la gare et d’aménager un quartier résidentiel de 400 logements et des espaces verts. Une mission difficile car les diagnostics environnementaux ont révélé une contamination du sous-sol aux métaux lourds, hydrocarbures*, COHV-*et, dans une moindre mesure, PCB* et HAP*.
Le choix de la désorption thermique
Dans le but de rendre le site compatible avec les projets de requalification, l’Epora, en charge du volet foncier de cette vaste opération, conduit la dépollution en qualité de maître d’ouvrage en s’appuyant sur une équipe d’experts : l’Apave, en qualité d’AMO sites et sols pollués, Tesora, pour la maîtrise d’œuvre et Valgo pour les travaux de dépollution. Dans le cadre de cette dépollution, la technique de désorption thermique à grande échelle pour permettre la reconversion d’un ancien site industriel en zone résidentielle et espaces verts a été retenue.
56 000 t de terres polluées
Subventionnée à hauteur de 675 000 € par l’Ademe, l’opération prévoit l’excavation, le tri, le traitement par désorption thermique et le réemploi des terres. Ainsi, sur les 56 000 tonnes de terres polluées, 26 000 tonnes seront remobilisées en l’état après contrôle de leur conformité aux futurs usages du site et, 30 000 tonnes seront traitées par désorption thermique à basse température pour être également réemployées.
Concrètement, la méthode de désorption thermique consiste, après excavation, à décontaminer les terres polluées par chauffe pour évacuer les polluants par volatilisation. La montée en température des terres, amoncelées par piles de 1 000 m3, atteint rapidement 100 °C, puis stagne pendant la phase d’évaporation de l’eau avant d’être poursuivie jusqu’à 220 °C.
Une première étape concluante
Après 6 mois de travaux, cette technique rarement mise en œuvre, a déjà fait ses preuves. La dépollution des deux premières piles vient de s’achever avec des résultats très positifs et conformes aux objectifs de requalification.
Elle présente d’ailleurs de nombreux avantages tant sur le plan financier (minimisation des coûts liés à l’évacuation des terres, et à l’achat de remblais), environnementales que de sécurité sanitaire ; les contrôles effectués permettent de garantir la qualité et la traçabilité des terres réemployées.