Alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne menaçaient d’atteindre un point de rupture, l’accord signé fin juillet était censé stabiliser les échanges. Il instaure un taux unique de 15 % sur la majorité des importations européennes vers les États-Unis. Pourtant, les principales matières premières utilisées dans le bâtiment demeurent soumises à des surtaxes punitives.
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Ces mesures ont déjà fait grimper les prix de façon spectaculaire : les coûts d’intrants dans le bâtiment ont augmenté de 9,7 % au premier trimestre 2025 en Amérique du Nord. En Europe, les premières hausses commencent à se faire sentir, notamment sur les matériaux dont la chaîne d’approvisionnement est fortement mondialisée.
Les entreprises françaises du bâtiment sous pression
En France, le secteur du BTP traverse une phase critique : chute des mises en chantier, inflation persistante des matériaux, durcissement des conditions de crédit. Pour les entreprises, ces tensions internationales viennent alourdir un climat déjà extrêmement dégradé. « Le secteur du bâtiment en France traverse actuellement une crise profonde. Pour y faire face, les entreprises du bâtiment doivent diversifier leurs fournisseurs et s’assurer de leur proximité géographique. Ensuite, la digitalisation des chantiers, ainsi que l’intégration de l’intelligence artificielle et du big data doivent également permettre d’anticiper les risques et de réduire les coûts. Enfin, la résilience du secteur passera par un soutien politique renforcé et la capacité des entreprises à intégrer la transition énergétique », déclare Frédéric Gachignard, Directeur Construction, QBE France.
Une ambition à l’export qui résiste malgré tout
En parallèle, les dirigeants français continuent d’afficher une forte ambition à l’international. Selon une étude réalisée par QBE et OpinionWay, près des 3/4 d’entre eux identifient encore les États-Unis comme une zone de développement prioritaire, malgré les aléas tarifaires. L’Europe reste perçue comme un socle solide : 87 % des répondants la placent en tête des zones à fort potentiel. Juste derrière, la Chine (74 %) et les États-Unis (73 %) confirment leur rôle stratégique dans les plans de croissance des PME et ETI, que ce soit à l’import ou à l’export. Cette dynamique montre à quel point les entreprises françaises cherchent à diversifier leurs relais de croissance, même dans des contextes géopolitiques instables. Plus surprenant encore, certains dirigeants continuent de viser des marchés à haut risque (Russie, péninsule arabique) notamment parmi les ETI les plus tournées vers l’international.