Bien que toujours élevé, le rythme de travail des dirigeants connaît une légère inflexion. En 2024, 19 % des répondants déclarent travailler plus de 60 heures par semaine, contre 21 % en 2023 et 23 % en 2022. Ils sont aussi moins nombreux à travailler tous les week-ends, et plus nombreux à avoir pris des congés cette année. Cependant, cette accalmie relative n’est pas forcément synonyme de meilleure qualité de vie. 57 % des dirigeants continuent à consulter leurs mails quotidiennement pendant leurs congés, et pour 54 % d’entre eux, « ils n’ont pas le choix » : clients et fournisseurs attendent des réponses immédiates. Cette exigence d’immédiateté s’ajoute à la complexité administrative, créant une charge mentale accrue.
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En dépit des incertitudes économiques, 41 % des chefs d’entreprise interrogés se disent optimistes quant à l’avenir de leur activité, en légère hausse par rapport à 2023 (38 %). Toutefois, les incertitudes politiques du début d’année et une loi de finances instable n’ont pas facilité la projection. D’ailleurs, ils sont plus nombreux à considérer que la pérennité de leur entreprise est menacée. Malgré l’exigence mentale et physique de leur quotidien, 68 % se déclarent totalement épanouis dans leur métier et 60 % dans leur rôle de chef d’entreprise : preuve que la passion reste un moteur essentiel de leur engagement. En outre, le fait que les chefs d’entreprise soient plus enclins à parler de leurs difficultés, qu’elles soient économiques ou psychiques, est un signal encourageant. Mais peu d’entre eux se font réellement aider, préférant se tourner vers leur conjoint(e), en première ligne pour absorber cette pression. « Ce baromètre illustre une réalité bien connue mais encore trop peu traitée : la charge mentale des chefs d’entreprise. Elle est souvent liée à une exigence d’immédiateté permanente, à une complexité administrative croissante, et à un manque d’accompagnement. La simplification administrative ne peut plus attendre. Il est urgent d’apporter des réponses concrètes et des mesures tangibles pour alléger cette charge et offrir un véritable soutien aux artisans du bâtiment », précise Jean-Christophe Repon, Président de la Capeb. « Le volume d’heures de travail des chefs d’entreprises artisanales reste très élevé, en particulier dans nos petites structures où toutes les responsabilités reposent sur une seule personne. Depuis plusieurs années, la part d’activité consacrée aux tâches administratives non productives ne cesse d’augmenter, dans un environnement de plus en plus procédurier. À cela s’ajoutent l’évolution des attentes des clients, de plus en plus pressés, les difficultés de trésorerie, l’incertitude des carnets de commande et un climat politique instable, qui accentuent la pression », ajoute Pascal Rineau, Président de la CNATP.