Le président de Valobat, Hervé de Maistre, a ouvert la séance en rappelant que le « réemploi existait depuis toujours mais qu’il fallait trouver le chemin de la désirabilité pour qu’il devienne une pratique naturelle et aussi simple que l’usage de matériaux neufs ». Lionel Causse, invité d’honneur, député et président du Conseil national de l’habitat, a poursuivi en partageant sa vision sur l’importance cruciale d’écrire collectivement une trajectoire du bâtiment bas carbone. Il a rappelé que ce secteur représente environ 30 % des émissions annuelles nationales et produit 46 millions de tonnes de déchets chaque année en France. La matinée a ensuite été marquée par trois grands temps forts : une conférence inspirante sur les innovations permettant de rendre les chantiers circulaires, avec les interventions de quatre startups, la présentation exclusive d’une étude sur la désirabilité du réemploi dans le bâtiment, la remise des premiers Trophées Valobat, récompensant les démarches exemplaires en matière de tri, de réemploi et de valorisation
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Étude inédite sur la désirabilité du réemploi Gaëlle Chevallier, du cabinet BVA Xsight, a présenté son étude menée autour de la désirabilité du réemploi dans le secteur du bâtiment. Les premiers résultats révèlent que le réemploi est encore perçu comme flou et qu’il peut évoquer la contrainte notamment. Au contraire, parler de « seconde vie » ou encore de « reconditionné » sont des termes plus positifs, plus désirables. L’étude met également en exergue les ressorts profonds de l’adhésion. Le devoir environnemental est important mais les bénéfices concrets d’usage et d’image le sont aussi ! L’étude distingue également plusieurs catégories de matériaux face au réemploi. Tous ne sont pas perçus de la même manière. Les éléments inaltérables, comme la pierre ou le métal, sont plus facilement acceptés. À l’inverse, les matériaux techniques ou altérables soulèvent des interrogations, notamment en matière de santé, de performance et de conformité réglementaire. Le coût, la complexité du reconditionnement et les freins assurantiels renforcent la prudence des professionnels, surtout pour les matériaux invisibles, techniques ou à forte responsabilité tels que les isolants thermiques ou acoustiques. Deux formes de réemploi sont mises en lumière : l’une visible, revendiquée comme geste esthétique et patrimonial ; l’autre plus discrète, intégrée de manière fonctionnelle. Les deux ont leur rôle à jouer dans la transformation du secteur. Pour accélérer l’adoption du réemploi, les pistes sont claires : renforcer la fiabilité du réemploi par la certification, le rendre plus accessible via la massification, et nourrir son attractivité dans l’imaginaire collectif par des références concrètes, des ambassadeurs et une intégration systématique dans les marchés publics. La matinée s’est clôturée avec la remise des prix des Trophées Valobat. Ce concours inédit, vitrine de l’économie circulaire dans le secteur du bâtiment en France, était ouvert à tous les artisans, maîtres d’œuvre et d’ouvrage, négoces en matériaux de construction, gestionnaires de déchets, plateformes de réemploi, entreprises de travaux…