L’entreprise de transport GT solutions emploie 2000 salariés sur une centaine de sites en France pour un chiffre d’affaires de 220 M€. Matthieu Sarrat, son Directeur général, fait le point sur l’activité après un mois de confinement.
A l’annonce du confinement le 17 mars, GT Solutions a perdu 60% de son activité la première semaine. Depuis, elle regagne à peu près 0.5% d’activité chaque jour et aujourd’hui l’entreprise tourne à 50%. Ce sont les secteurs de l’agroalimentaire, de la RHF (auprès des EPHAD notamment) et de la santé (transport de médicaments, de déchets infectieux, de linge pour les hôpitaux, de prélèvements pour les laboratoires…) qui continuent de fonctionner. Le secteur de la construction reprend un peu mais l’industrie reste pratiquement à l’arrêt. Certaines filiales de province tournent pratiquement normalement, alors que les filiales d’IDF sont très impactées. Les conducteurs qui ne travaillent pas sont au chômage partiel. "Dans le cadre de notre chantier de réflexion « le bien-être au travail », cela faisait plusieurs années que nous encouragions le télétravail mais sans arriver à le déployer à grande échelle", souligne Matthieu Sarrat, Directeur général de GT Solutions, "ce confinement aura permis au personnel de tester le télétravail et les retours sont positifs". Les conducteurs de la société sont équipés de masques lavables et de gel hydroalcoolique. Les bons de livraison n’ont plus besoin d’être signés, ce qui limite les contacts avec l’extérieur. "La reprise dépend de l’activité de nos clients et elle sera forcément graduelle", reprend M. Sarrat, "nous avons 50% de notre parc immobilisé aujourd’hui, soit plus de 600 véhicules, dont il faudra, à la reprise, vérifier la batterie, le niveau d’essence… Nous repensons aussi l’organisation des postes dans les bureaux pour respecter une distanciation sociale indispensable pour la santé de tous. Nous privilégierons également les circuits courts et locaux dans nos approvisionnements". Cette crise a aussi été l’occasion pour GT Solutions de constater des comportements différents chez les clients : "ceux qui restent solidaires et compréhensifs et ceux profitent de la situation pour décaler les règlements ou se comportent comme des malotrus", comme le note Matthieu Sarrat, "nos relations se sont renforcées avec les clients qui ont joué le jeu!". Maillon essentiel de l’économie, le transport a vu aussi redorer l’image du conducteur, souvent déconsidéré. "C’est pourtant grâce aux chauffeurs que nous avons pu continuer à nous approvisionner dans les rayons, que les pensionnaires des Ephad ont pu avoir des repas, que les hôpitaux et laboratoires ont été livrés… J’espère que cette prise de conscience sera pérenne dans le temps, nos conducteurs en ont besoin !", conclut-il.
