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La construction métallique a un moral d'acier !

Par Julia Tortorici. Publié le 12 décembre 2017.
La construction métallique a un moral d'acier !
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À l’instar des autres secteurs du BTP, l’activité de la construction métallique est en croissance. Si JO 2024 et Grand Paris assurent des carnets de commandes remplis sur au moins un an, les charpentiers métalliques continuent de se heurter à une importante problématique de recrutement. Il leur faudra également trouver des trésors de persuasion pour, sinon annuler, atténuer les effets de la loi de Finance 2012, dont le plafonnement sur le montant des versements de la taxe affectée versée par les entreprises pourrait être responsable d’une baisse sensible des investissements dans la R&D.

« La profession envisage l’avenir avec sérénité », déclare Roger Briand, président du Syndicat de la Construction Métallique de France. Elle peut, en effet, avec une croissance de 3% en 2017 et une croissance attendue de 4% pour 2018. Signe d’une bonne santé retrouvée, « les quelque 800 entreprises du secteur, pour l’essentiel des PME et ETI familiales, poursuivent toujours leurs investissements dans leur outil de production ; lesquels représentent 6% de leur CA ». À ce jour, le marché de la construction métallique en France représente un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros dont 9% réalisés à l’export. Quoique l’activité soit essentiellement assurée par l’investissement privé, l’espoir renaît dans le public avec l’accélération du Grand Paris et des travaux inhérents aux Jeux Olympiques de 2024. À ce titre, la production annuelle 2017 devrait atteindre les 706 000 t. Le 3e trimestre s’est achevé de manière satisfaisante avec des commandes en hausse de 5,52% par rapport au 3e trimestre 2016. À noter « une belle amélioration des carnets de commandes du marché intérieur à +4,6%, et plus globalement, des entreprises rapportant un an de commandes minimum », souligne Roger Briand. Si tant est qu’il faille encore en rajouter, depuis le début de l’année, le taux d’utilisation des capacités de production des entreprises métalliques se redresse pour atteindre 80.6 à fin octobre 2017. « Au-delà d’un taux de 80%, on considère qu’il y a redémarrage, de l’activité bien sûr, mais aussi des investissements des entreprises manufacturières et notamment en construction de bâtiments industriels », complète le président. Pour mémoire, 76% de ces bâtiments sont réalisés en construction métallique. Depuis quelques années, du fait de l’évolution du e-commerce, la construction de surfaces d’entrepôts logistiques est en progression. Et malgré que la solution structure métallique ne soit pas toujours retenue pour construire les très grands entrepôts, elle reste très compétitive sur le marché des entrepôts de taille moyenne comprises entre 2 000 et 5 000 m².

Redorer l’image d’une profession

La croissance retrouvée ne suffit pas pour que le secteur règle ses difficultés de recrutement à tous les niveaux. 10% de la masse salariale existante (soit 15 000 personnes) est à recruter. 1 500 nouveaux salariés donc.  « La profession souffre malheureusement d’une image dégradée qui n’attire ni les demandeurs d’emploi ni les étudiants », déplore Loïc Da Silva, vice-président de l’Association pour la promotion de l’enseignement de la construction en acier (APK). « La construction métallique n’est pourtant pas la sidérurgie. Contrairement à ce que l’on peut imaginer, elle ne présente pas de pénibilité. Elle ne génère ni poussières ni chaleurs extrêmes imputables aux fourneaux. Nous bénéficions des lignes de production les plus modernes qui soient et la préfabrication en usine permet d’instaurer une propreté maximale. Nous pouvons donc garantir un taux de zéro déchet sur site ! », renchérit Roger Briand. La solution ? Ouvrir les portes des entreprises aux écoles et faire de la pédagogie. En cela, APK endosse un rôle majeur. « Nous faisons la promotion de l’étude de la construction métallique, depuis le bureau d’études au montage, en passant par la réalisation », explique Loïc Da Silva. Suite à l’étude des besoins des entreprises en matière de recrutement, l’association a entrepris la rénovation du BTS Construction Métallique désormais rebaptisé « BTS Architectures en métal : conception et réalisation ». « Cette formation avait perdu tout intérêt car en retard sur le marché en constante évolution. Désormais, elle intègre les nouvelles technologies et techniques de montage », assure Loïc Da Silva. Démarche soutenue par le SCMF qui lance sur son site « SCMF.eu » une bourse d’emplois afin de donner plus de visibilité aux demandes des entrepreneurs. De son côté, APK mettra en ligne (www.apkweb.org) une plateforme d’échanges favorisant la publication des promesses d’embauches en direct et des propositions de stage. De plus, un programme de promotion des métiers est à la réflexion pour un déploiement en 2018. Plus encore, il est nécessaire de faire de la pédagogie « à la source ». C’est pourquoi l’APK se rapproche des collèges afin de « créer des vocations ». « Pour cela, BIM et réalité virtuelle seront nos meilleures armes », croit Loïc Da Silva.

L’Etat, cet empêcheur de tourner en rond

Le CTICM, centre de référence scientifique et technique de la profession des constructeurs métalliques de France, est un atout majeur dans la recherche et développement. Il répond aux besoins en innovation de la profession. Pour l’heure, il dépend de deux sources de financements : des ressources propres obtenues essentiellement grâce à des études et diagnostics confiés par des donneurs d’ordres publics et privés, et des ressources collectives correspondant à une taxe affectée, versée par chaque entreprise ressortissante, sur la base du volume de sa production en charpentes métalliques. « Cette seconde part représente aujourd’hui un peu plus de la moitié du budget du CTICM, lui permettant de mener ses missions de création, codification, diffusion et valorisation des connaissances au service de tous », rappelle Christophe Mathieu, directeur général du CTICM. Or, le plafonnement de cette taxe, instaurée depuis la loi de finances 2012, prive le CTICM de marges de manœuvre, notamment pour développer de nouveaux logiciels de calcul, aider la profession à conforter ses compétences dans l’ingénierie de la sécurité incendie, émettre des guides et recommandations, s’impliquer dans les commissions européennes de normalisation pour défendre les positions de la construction métallique française, ou encore dans plus de projets de recherche en France et sur la scène européenne. « C’est un frein significatif, et plus encore, un non-sens industriel », estime Christophe Mathieu. Bien que pessimiste quant à un éventuel changement de cap, la profession a demandé qu’a minima le plafond puisse être relevé et adapté à la hausse de la production. Affaire à suivre.

Contrecarrer la concurrence déloyale

Si le code des marchés publics prévoit de privilégier l’allotissement plutôt que de recourir au marché en entreprise générale, il n’est pas toujours possible pour l’acheteur public de respecter cette recommandation et bon nombre de marchés, surtout les plus importants, sont passés en mode entreprise générale. « Dans ce cas, le maître d’ouvrage dispose d’un interlocuteur unique qui peut avoir recours à la sous-traitance à des entreprises étrangères. Le maître d’ouvrage est alors écarté de facto d’un choix final pourtant financé par les deniers publics », relève Roger Briand. « Une mesure permettrait de régler ce problème : rendre nécessaire pour les entreprises générales, d’indiquer dans leur offre les noms des entreprises sous-traitantes des lots principaux avec obligation de les conserver lorsqu’elles se voient attribuer le marché ». À juste titre, à moins de voir réaliser les lots charpente métallique de projets publics majeurs par des entreprises étrangères. Les plusieurs milliers de tonnes de métal du terminal T1 de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry ont ainsi été fournis et montés par une entreprise espagnole. Même constat pour l’Hippodrome de Longchamp ou la tour Trinity à La Défense dont les éléments métalliques ont été pris en charge par la société portugaise Bystil.

En avance sur son temps

En matière de développement durable, la construction métallique n’a rien à envier au bois. 75% des produits mis en œuvre par les constructeurs métalliques français sortent des aciéries électriques françaises, et s’avèrent 100% recyclables, à l’infini, avec la même qualité. « Il n’est pas donné à tous de réaliser des constructions entièrement démontables et réutilisables. En matière de recyclage, nous avons démontré à maintes reprises que l’acier est le matériau le plus vertueux », conclut Roger Briand. Vertueux et flexible. Il donne d’ailleurs toute la mesure de ses capacités lors d’opérations de rénovation ou de réhabilitation sensibles telles que La Samaritaine, la Bourse de Commerce de Paris, l’ancien bâtiment du Virgin Mégastore dont l’inauguration est prévue fin 2018 ou encore les nombreuses verrières des nouvelles gares de Montpellier ou Rennes. D’importants chantiers à l’aura historique sont encore menés à Paris sur la Gare d’Austerlitz, la Poste du Louvre ou la Cité de l’Economie et de la Monnaie de Paris.
 
 
 
Gare d'Austerlitz. Crédit photo : SCMF
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