Au premier trimestre 2025, l’économie française s’est engagée sur une trajectoire de normalisation, mais la reprise demeure fragile et hétérogène. La croissance annuelle, désormais attendue à +0,7%, reste inférieure à son potentiel et peine à se diffuser dans l’ensemble des secteurs. L’inflation, retombée à +0,8% en mars, redonne un soupçon de pouvoir d’achat aux ménages, tandis que la Banque centrale européenne poursuit la détente monétaire : après une baisse du taux de dépôt à 2,25% fin avril, un nouveau recul à 2% est anticipé début juin. Cette inflexion allège le coût du crédit – un signal positif pour l’investissement – mais le climat des affaires (96 points) et l’indice du bâtiment (98 points) restent sous leurs moyennes de long terme. Les permis de construire reculent encore de 8% sur un an et les mises en chantier ne progressent que de 1%, limitant la visibilité des entrepreneurs.
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Les perspectives du reste de l’année dépendront d’un double levier. D’une part, la poursuite de la baisse des taux et l’assouplissement des critères bancaires pourraient dégeler l’investissement productif et stimuler les carnets de commandes, surtout si les dispositifs publics en faveur de la rénovation énergétique sont reconduits. D’autre part, le secteur de la construction devra confirmer son redémarrage une fois l’incertitude politique dissipée : un rebond même modeste de la construction neuve, combiné aux programmes de rénovation et aux projets liés à la décarbonation, offrirait un relais de croissance décisif.
Reste que plusieurs freins persistent – fragilité du BTP, concurrence internationale, calendrier dense de jours fériés – et imposent aux entreprises de renforcer leur agilité : optimiser la gestion des stocks, diversifier les sources d’approvisionnement et accélérer la transition numérique pour sécuriser marges et parts de marché dans un environnement toujours volatil.