BTP Magazine : BIA Group a fêté en 2022 ses 120 ans d’existence. Quel regard portez-vous sur la longévité du groupe et les grands accomplissements réalisés au cours de cette période ?
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BTP Magazine : Romain, vous représentez la quatrième génération : le poids de l’histoire du groupe est-il lourd à porter ?
Romain Bia : 120 ans d’histoire, c’est effectivement un héritage important. Je considère néanmoins que faire partie de cette belle aventure familiale est avant tout une chance et une opportunité unique. Cela fait maintenant plus de dix ans que je suis entré dans l’entreprise en ayant occupé diverses fonctions et responsabilités. L’ambition et les projets se construisent avec des équipes et des partenaires solides. Les enjeux de notre métier en constante évolution sont nombreux mais je pense BIA suffisamment armé pour les affronter avec humilité et dynamisme.
BTP Magazine : Comment définiriez-vous le groupe aujourd’hui et ce qu’il représente ?
Vincent Bia : Le Groupe BIA est un acteur de référence dans le métier de la distribution au Benelux et en Afrique. Créer de la valeur pour nos clients reste la priorité numéro 1. Cela ne peut se faire qu’à travers des valeurs et une culture d’entreprise forte. Il nous appartient aussi d’être profondément ancré dans les métiers que nous faisons, d’aimer ce que nous faisons et d’y croire, et cela vaut pour tous les collaborateurs. C’est une chose de le faire sur une génération mais c’est un accomplissement de faire perdurer cela sur trois générations et c’est aussi ce qui nous rend plus fort aujourd’hui qu’il y a 30 ou 40 ans. En outre, de telles valeurs permettent aussi de mieux affronter les crises, les soubresauts et de poursuivre notre chemin. De telles bases sont aussi une arme pour mieux anticiper l’avenir, les demandes des clients, les évolutions des métiers...
BTP Magazine : En quoi avez-vous vu évoluer votre métier justement ces dernières années : le rôle d’un distributeur est-il plus que jamais prépondérant ?
Vincent Bia : Depuis que je suis dans le métier, j’ai tout entendu sur le rôle d’un distributeur. Certains disaient qu’il allait disparaître, or, je constate que nous sommes toujours là. La vérité est ailleurs : tout dépend du client, de l’exigence de celui-ci et de ses besoins. Je pense qu’il faut plutôt se concentrer sur notre métier premier et bien le faire. C’est aussi pourquoi nous avons besoin de partenaires et autres relais pour partager certaines compétences. Nous constatons aussi que de nouveaux challenges se dessinent aujourd’hui, comme la digitalisation ou la connectivité, qui sont à relever pour permettre à notre industrie de rattraper son retard.
Romain Bia : En effet, notre industrie est obligée de se transformer rapidement, au niveau du service et au niveau du produit pour répondre à de nouveaux enjeux tels que notre empreinte carbone, la digitalisation, la sécurité et durabilité. Ce sont des challenges certes mais cela crée aussi de nouvelles opportunités pour accompagner les clients dans cette industrie qui se transforme. Il nous appartient de créer et développer nos propres solutions qui vont même au-delà des préconisations des constructeurs pour accompagner nos clients et les aider dans cette transformation. SmartFleet (lire encadré, NDLR) est ainsi un bel exemple de ces solutions qui jouent leur rôle entre la machine et le client final.
BTP Magazine : BIA Group est un groupe belge avec une très large présence en Afrique. Mais, avez-vous pensé procéder à un rééquilibrage entre vos activités européennes et vos activités africaines, avec des investissements sur certains marchés du Vieux Continent ?
Vincent Bia : Nos ambitions restent toujours liées aux stratégies des constructeurs. Ainsi, Komatsu par exemple privilégie des distributeurs nationaux sur les marchés domestiques. En ce qui nous concerne, nous sommes établis en Belgique notamment, et savoir si des priorités se présenteront, ce n’est pas impossible mais ce n’est pas une priorité. En Afrique, en revanche, de nouvelles opportunités peuvent se présenter car nous avons une maturité globale qui fait que nos solutions y sont appréciées. Le potentiel existe.
BTP Magazine : Au regard de votre position géographique, le marché français vous intéresse-t-il ?
Vincent Bia : A mon sens, il y a beaucoup de choses à faire en France, mais nous n’avons pas été invités à réfléchir à la question. En outre, je ne connais pas la stratégie sur le marché français et nous n’y avons pas de velléités. Enfin, notre couverture actuelle en Europe nous suffit amplement.
BTP Magazine : Nous évoquons Komatsu, constructeur avec lequel vous partagez des relations privilégiées, mais avez-vous aussi pensé à prendre de nouvelles cartes pour compléter et développer votre portefeuille de marques ?
Vincent Bia : Notre stratégie est simple : Komatsu est le partenaire en qui nous avons confiance et l’inverse est vrai également. En outre, nos ambitions respectives sont élevées. Cela implique une fidélité et un investissement à toute épreuve. Par ailleurs, nous appuyons notre offre avec des produits complémentaires qui permettent de nous diversifier sans renier le partenariat fort qui nous unit avec Komatsu. C’est le cas par exemple avec le groupe MAN en Afrique avec qui nous développons une gamme d’activités de transport en devenir.
BTP Magazine : Comment voyez-vous l’émergence des matériels à zéro émissions et le besoin du marché pour ces machines ?
Vincent Bia : Il faut être réaliste et se ranger derrière nos constructeurs qui sont en mesure de proposer les meilleurs matériels possibles et adaptés aux besoins actuels et de demain. En tant que distributeur, nous pouvons développer des compétences pour accompagner les nouvelles motorisations et les machines de demain. Il faudra même les avoir, c’est une obligation. Il en est de même pour la digitalisation et la connectivité.
BTP Magazine : Nous l’avons dit le groupe a une longue histoire derrière lui, mais si nous nous projetons, comment le voyez-vous dans une centaine d’années, ou du moins à moyen terme ?
Vincent Bia : Nous avons la volonté de rester un groupe familial. Nos actionnaires sont enthousiastes et fiers de ce parcours. En termes de management, il faut savoir garder cet attachement à nos marques, à nos métiers avec toujours la même envie de réussir. Les challenges ne disparaitront pas pour autant mais nous avons construit le groupe de manière à pouvoir les relever et garder cet allant pour faire perdurer cette belle histoire.
BIA Group en chiffres
- +2000 unités livrées par an toutes marques confondus dont 750 sur le Bénélux
- Quatre métiers principaux : Mining (60% du CA), construction (30% du CA) et Services et transport (10% du CA).
- Présence au Bénélux plus 15 pays en Afrique
- 1 200 employés et 41 nationalités représentées
- Marques : Komatsu, Metso Outotec, Topcon, Bomag, Cummins, Foton, Man, Robit, RTDrill, FRD, GHH