BTP MAG : Comment qualifieriez-vous le marché de l’emploi lié aux métiers de la maintenance ?
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BTP MAG : Quelles sont les formations existantes en matière de maintenance des matériels ?
V.M. : Les lycées participent activement à la formation initiale des jeunes. Il existe aujourd’hui pour les métiers de la maintenance des machines un CAP, un BAC PRO et un BTS sous la filière MMCM (Maintenance des matériels de Construction et de Manutention). Pourtant, depuis plusieurs décennies, nous peinons toujours à attirer dans nos filières. La faute à des métiers méconnus chez les jeunes mais aussi chez les prescripteurs qui renvoient systématiquement les élèves vers des formations de maintenance dans l’automobile qui possède visiblement une aura que nous n’avons pas. C’est frustrant car il y a beaucoup d’opportunités de carrière dans les travaux publics, rendues possibles par les nombreuses passerelles existantes entre les différents métiers, du commercial, au management, en passant par le marketing ou l’expertise technique.
BTP MAG : Quelles sont les actions de Volvo CE France en faveur de la formation ?
V.M. : Nous effectuons des journées d’intervention au sein des collèges. Une démarche compliquée, les élèves étant souvent trop jeunes pour saisir l’importance de songer dès à présent à une voie professionnelle. Il y a toutefois des partenariats qui portent leurs fruits. C’est le cas du lycée de Porcheville dont l’équipe pédagogique est très investie. Les jeunes de BAC Pro, deux mois après la rentrée, sont invités sur le site de Volvo CE France à Trappes, dans les Yvelines, dans le cadre de la Semaine de l’Industrie. Nous agissons en outre à l’échelle locale, au sein-même de notre réseau, avec le concours de nos concessionnaires. À Trappes, nous comptons à ce jour 10 jeunes en alternance sur 132 salariés, dont la moitié pour la maintenance.
BTP MAG : Votre implication s’étend également au Seimat (2) qui représente l’ensemble des industriels de la construction…
V.M. : Notre participation au sein de Club Seimat est primordiale dans le combat que nous menons. Nous parlons d’un travail de longue haleine où rien n’est gagné mais qui nous permet d’améliorer notre force de frappe et de faire évoluer les mentalités.
BTP MAG : Comment parvenez-vous à renouveler vos équipes dédiées à la maintenance des machines ?
V.M. : Le problème est d’avoir des candidats ! Le marché est pénurique et nos relations avec les écoles, poussées au maximum. Nous passons donc par quantité de canaux dont la cooptation, le bouche-à-oreille, les entreprises d’intérim spécialisées, notre site web, ou le réseau professionnel Linkedin. Tous les leviers de recrutement sont exploités. Les potentiels candidats sont soumis à des tests techniques, rencontrent l’ensemble des managers du SAV et bien sûr les Ressources Humaines. En parallèle, nous avons pour objectif d’embaucher à terme nos alternants.
BTP MAG : Les jeunes en formation sont un vivier précieux pour l’avenir, mais vous ne pouvez faire sans des profils plus matures et plus qualifiés ?
V.M. : C’est exact et cela implique de la formation sur-mesure. Avec nos concessionnaires, nous avons lancé une réflexion plus globale visant à offrir un second souffle à des salariés issus par exemple des secteurs industriel, automobile et de la manutention. Ces personnes éloignées de l’emploi se voient administrer une formation de base délivrée en école. C’est la raison d’être de l’établissement « Isaac de l’Etoile » à Poitiers qui propose déjà cette démarche en partenariat avec Volvo Trucks France pour la maintenance Poids Lourds. Elle dispense une formation « mécanicien-réparateur d’engins TP » sur la base d’un référentiel du ministère du Travail. La session 2020-2021 intègre des candidats aux profils divers, de moins de 25 ans, à 40 ans, issus d’horizons différents qui se voient proposer un contrat en alternance au sein de nos concessions. Ils reçoivent leur formation directement par le réseau Volvo CE. Nous essayons d’être créatifs afin de pérenniser la formation. L’objectif est de former 10 personnes chaque année.
BTP MAG : Depuis peu, vous avez ajouté la sécurité à votre panel de responsabilités. Cette dernière fait partie intégrante de la formation des futurs techniciens de maintenance.
V.M. : Nous sommes certifiés OHSAS 18001 et en tant que tels, menons des actions sérieuses en matière de sécurité. Tous nos collaborateurs sont formés aux différents Caces nécessaires à leur activité ainsi qu’à l’habilitation électrique. Des actions de sensibilisation sont en outre régulièrement organisées à destination du personnel. Une analyse est automatiquement déclenchée à la suite d’un accident du travail afin d’identifier des leviers de prévention. Nous tentons à ce sujet d’inciter nos salariés à faire remonter les situations à risques par le biais d’outils dédiés. L’application Teams permet, par exemple, de prendre des photos et de les partager, dans l’optique de déclencher des actions fortes de sensibilisation.
BTP MAG : La sécurité est désormais un axe de développement produit incontournable…
V.M. : La sécurité fait partie des valeurs fondamentales du groupe Volvo. Nos machines, tout comme les camions ou les bus, sont conçues dans une optique de sécurité maximale pour l’opérateur et plus largement son environnement de travail. Par exemple, les cabines avec visibilité panoramique permettent de sécuriser toutes les phases de travail. Autres exemples avec les caméras et les radars de recul ou, les ceintures de sécurité 3 points. Les techniciens de maintenance ne sont pas oubliés avec de nombreuses mains-courantes et marches d’accès de couleur orange qui permettent de toujours respecter la règle des 3 points d’appui et d’assurer partout sur la machine une maintenance en toute sécurité.
(1) Service à valeur ajoutée
(2) MMCM
[MV1]de BAC PRO
[MV2]dont la moitié pour la maintenance