Suite à l’éboulement d’un pénitent survenu le 2 décembre dernier aux Mées (04), les habitants avaient dû évacuer la zone par sécurité. Retardée par les mesures de confinement, une opération de minage vient d’être effectuée ce mercredi 27 mai par le groupement CAN-EPC pour faire chuter un bloc de 900 m3 pesant 2 300 tonnes.
Alors que les travaux de préparation avaient débuté fin janvier, les opérations de minage initialement programmées le 28 mars ont dû être reportées suite aux mesures de confinement décrétées pour lutter contre le coronavirus. Elles ont pu reprendre dès le premier jour du déconfinement, le 11 mai, pour aboutir au déclenchement des explosifs ce mercredi 27 mai.
Réalisés par un groupement entre les entreprises CAN et EPC, ces travaux ont débuté par la mise en place de l’instrumentation de surveillance et de la sécurisation de la partie instable de la chandelle rocheuse. Des capteurs ont ainsi été reliés à un système de suivi automatisé pour repérer d’éventuels déplacements de la chandelle, puis la masse instable a été confinée à l’aide de filets métalliques à anneaux doublés par du grillage et un géotextile, qui ont ensuite été fixés à des ancrages périphériques.
200 kg d’explosifs
À l’approche du déclenchement des explosifs, la société locale Cozzi a réalisé une fosse et un merlon de protection en pied de versant. Puis un total de 71 forages de 10 cm de diamètre sur une profondeur de 3 à 7 mètres ont été réalisés dans la roche pour installer les 200 kg d’explosifs et les 71 détonateurs prévus par le plan de tir préparé par les techniciens. En parallèle, cinq capteurs (géophones) couplés à des micros pour suivre les vibrations et la surpression aérienne du tir afin de contrôler les seuils réglementaires.
Ainsi, ce mercredi, l’opération de minage a pu se dérouler dans des conditions optimales pour faire chuter en une seule fois le bloc de 900 m3 pesant au total 2 300 tonnes qui menaçait encore les habitations. Les techniciens cordistes ont ensuite assuré la purge post-minage pour que la levée du périmètre de sécurité puisse être effectuée dans la foulée. Après le rétablissement des réseaux d’eau potable, d’assainissement, d’eaux pluviales, d’électricité, d’éclairage public et de télécommunications, une grande partie des habitants sinistrés pourront revenir dans leur maison pour la première fois depuis le mois de décembre.