Lors d’une journée dédiée à la location de matériels de travaux publics, Nicolas Bouzou a livré son analyse de l’évolution du marché. Pour l’économiste, qui répondait cette année encore à l’appel du syndicat DLR*,"de profondes mutations" s’annoncent.
"Il ne sert à rien d’attendre une reprise au sens traditionnel du terme car elle ne viendra probablement jamais", a lancé en introduction de son exposé le fondateur du cabinet de conseil Asterès. Pas de retour à la normal en perspective, mais plutôt "un fantastique mouvement d’innovation ; de ceux qui suivent les grandes crises."
Or, dans ce type de période, faire preuve de capacité d’adaptation tient de la nécessité. "Le nouveau ne sort pas de l’ancien, mais à côté de l’ancien, lui fait concurrence jusqu’à lui nuire", professait Joseph Schumpeter au début du XXème siècle. Reprenant à son compte la pensée de cet économiste de renom, Nicolas Bouzou a exhorté les professionnels de la location à repenser leurs modèles pour anticiper les évolutions à venir et en tirer profit.
Un discours en rupture avec les études conjoncturelles pessimistes qui poussent bien souvent les entreprises à faire le dos rond pendant la crise, plutôt que de chercher les relais de leur croissance future. "Si elle se transforme, la location est promise à un grand avenir dans un marché qui devrait faire la part belle à l’économie d’usage", a souligné Mr Bouzou. Alors que le "consommer mieux" gagne sans cesse du terrain sur le "consommer plus", les opportunités pour les loueurs ne devraient donc pas manquer dans les années à venir. Encore faut-il se préparer à les saisir.
Parmi les pistes de changement évoquées lors des échanges avec les professionnels, on retiendra la diversification de l’offre bien au-delà des seuls matériels TP ou encore l’importance croissante que pourrait occuper la réparation dans un contexte ou la notion de durabilité sera décisive.
Bien difficile de dire si cette vision du futur aura emporté l’adhésion des loueurs, mais ils sont nombreux à considérer que le marché va définitivement changer et qu’il faut, d’ores et déjà, s’y préparer.
* DLR : Syndicat national des distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels destinés au BTP et à l’industrie