Depuis 2017, le secteur des canalisations reprend des couleurs, notamment en Rhônes-Alpes et Paca, une tendance confirmée il y a quelques jours par les Canalisateurs du Sud-Est, lors d’un point presse, à Lyon. Le syndicat a également rappelé ses principales missions, mais également, son plan d’action pour les prochains mois. Résumé.
 
« Actuellement, nous profitons du retour d’une croissance qui semble significative, et qui se confirme en ce début d’année 2018 » expliquait Pierre Rampa, président des Canalisateurs pour Sud-Est, qui regroupe les régions Rhône-Alpes et Paca, rappelant au passage que le secteur avait subi de plein fouet la crise de 2008. Une situation qui semble se stabiliser, même si elle semble encore fragile, et si les prix restent à un niveau bas, voire très bas. « En région Paca, les 3 grandes métropoles que sont Marseille, Nice et Toulon, apportent leur lot de travaux. Nice, depuis déjà quelques années, où les travaux se poursuivent dans un rythme soutenu. Marseille quant à elle, peine à engager tous les travaux qui s’imposent » résumait Yves Bourdais, délégué pour la région Paca. « Ailleurs dans le département, a-t-il poursuivi, certaines collectivités sont toujours dans l’attente de la nouvelle répartition des compétences (loi Notre), ce qui retarde les travaux ». Un peu plus haut, dans la région Rhône-Alpes, « Plusieurs programmes d’investissement dans les réseaux se poursuivent, notamment à Lyon et Grenoble. Alors que dans les départements ruraux, entre les créations de comité d’agglomération, et les travaux à prévoir, la situation reste flou » affirmait Michel Réguillon, délégué régional Rhône-Alpes.
Le secteur privé, avec notamment l’industrie, boosté par les élections présidentielles, compense le manque à gagner des prix bas du marché, dans ce contexte général de volume en hausse. Cette hausse s’accompagne alors d’une certaine tension au niveau du personnel, aspiré par les travaux de Grand Paris. Le manque de main d’oeuvre étant de toute manière, une problématique qui s’installe de plus en plus dans tous les métiers des TP.
       Un plan d’action
Premier cheval de bataille de Pierre Rampa au sein des Canalisateurs, la lutte contre le gaspillage. Comme il l’a redit : « Il y a urgence aujourd’hui à prendre conscience de ce problème, et à y remédier ». D’abord parce que la nappe phréatique se recharge difficilement et ne compense pas le stress hydrique de ces dernières années dans certains départements, et parce que le taux de renouvellement des réseaux vieillissants et fuyants est en moyenne en dessous des 1 %, et donc largement insuffisant… Première mission donc pour les Canalisateurs, sensibiliser sur ce sujet, espérant également que les Assises de l’Eau lancées par le gouvernement, renforceront elles aussi, la prise de conscience collective.
Le syndicat s’est également engagé pour être le porte-voix auprès du gouvernement, sur des questions comme les subventions européennes. En effet, le secteur aimerait lui aussi bénéficier de cette manne pour pouvoir engager les travaux de renouvellement. Sans oublier les bénéfices qui proviennent du secteur de l’Eau, mais qui sont redistribués ailleurs.
« Notre mission auprès des collectivités est une mission de conseil, afin de les encourager à faire des plans de travaux en amont, pour pouvoir anticiper et donner de la visibilité au secteur » indique Pierre Rampa. Pour cela, des chargés de mission seront recrutés pour rencontrer et aider les collectivités dans leurs démarches.
Enfin, la formation et le recrutement seront également dans les priorités ces prochaines années : « Recruter, fidéliser, et promouvoir l’apprentissage en créant des pôles de créativité, mais aussi, en allant à la rencontre de ces jeunes dans les collèges. Privilégier les journées portes ouvertes dans les centres de formation qui doivent mutualiser leurs formations afin de mieux coller à l’offre d’emploi et proposer des formations de qualité… » précise encore le président. Redonner de l’attractivité à ces métiers, voilà résumé le message des Canalisateurs dans le domaine du recrutement.