Historiquement au cœur du développement de l’industrie de la « houille blanche » en France, Grenoble s’apprête à accueillir, le 12 juin prochain, la 3^e édition d’un des événements fédérateurs de la filière hydroélectrique : Business Hydro. Au-delà d’être un rendez-vous d’échanges et de cohésion entre les acteurs de la filière, cette manifestation s’attachera également à valoriser la première énergie électrique renouvelable, mais aussi, à anticiper un marché mondial en pleine expansion.
 
Réunis au sein de l’association grenobloise Hydro 21, plusieurs grands acteurs du secteur de l’hydroélectricité, industriels, sociétés d’ingénierie, laboratoires académiques et centres de formation, ont souhaité se mobiliser pour valoriser et mutualiser leur expérience, créant ainsi un écosystème hydraulique au cœur du sillon alpin. Dans cette même perspective, ont lieu, chaque année depuis 2016, les rencontres Business Hydro, une manifestation qui réunira le 12 juin prochain, 500 représentants et professionnels de l’industrie hydroélectrique. « Il s’agit ainsi de créer du business entre acteurs de la filière et les conditions d’une collaboration forte afin d’être plus performants à l’export » expliquait Roland Vidil, président d’Hydro 21, lors d’une conférence de presse à quelques jours de la tenue de la rencontre. Car au-delà des opportunités d’affaires et de la promotion de toute une industrie, fortement ancrée dans la région Auvergne-Rhône Alpes, la filière entend bien aujourd’hui pouvoir se distinguer sur la scène internationale.
     Rayonner à l’international
« Le but pour Hydro 21, ajoute Roland Vidril, faire rayonner au plan international l’excellence de la filière du sillon alpin, initiée dans la région grenobloise il y a plus de 150 ans ». Et pour pouvoir atteindre des marchés à l’international, la stratégie d’Hydro 21 va consister à favoriser les synergies entre les acteurs, de manière à pouvoir proposer une stratégie du territoire, profitable à tous les acteurs et ce dans un intérêt commun. « Cet écosystème unique et atypique en France démontrera ainsi la force, la puissance et la diversité des acteurs, des TPE aux grands groupe en passants par les écoles d’ingénieurs et les centres de recherche » souligne encore Roland Vidil.
     Une activité créatrice de valeur et d’emplois
« Aujourd’hui, poursuit le président, plus de 5 000 personnes sont engagées sur le terrain de l’hydroélectricité, entre Grenoble, Chambéry et Lyon. Cet ensemble de compétences n’a pas d’équivalent quand on le compare aux spécialistes de l’hydroélectricité en Suisse, Italie ou Autriche. »
Environ 14 % de la production électrique française est assurée par l’hydroélectricité, une filière qui devrait créer plus de 2 000 emplois ces 10 prochaines années. L’hydroélectricité est la première des énergies renouvelables électriques et joue un rôle primordial pour le système électrique. Forte d’une production annuelle de 67 TWh, elle participe en effet à la sécurité d’approvisionnement national, et sa grande réactivité vis-à-vis des sollicitations du système en fait un outil indispensable pour les réseaux, a fortiori dans un contexte de transition énergétique et de développement des énergies plus variables.
« Au niveau national, par convergence entre les producteurs et l’État, le potentiel de développement hydroélectrique a été établi à 11,7 TWh, soit une augmentation de 16 % de la production hydraulique et de 11 % des ENR. En fait, ce potentiel théorique est impacté pour moitié par la réglementation sur l’eau qui limite la production nouvelle et compromet la viabilité économique de projets nouveaux » précise encore Roland Vidril.