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Un terrier artificiel pour le blaireau d’Europe

PUBLIÉ LE 11 JANVIER 2021
CB
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Un terrier artificiel pour le blaireau d’Europe
Pouvant occasionner, dans le cas extrême, des fontis au niveau de la plateforme ferroviaire, SNCF Réseau en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux Alsace, expérimente un terrier artificiel pour le blaireau d’Europe, le long de la ligne de Colmar à Neuf-Brisach.

Les infrastructures de transport modifient l’équilibre des écosystèmes. Or, si celles-ci sont bien aménagées, elles peuvent en revanche contribuer à les protéger tout en préservant l’intégrité de l’infrastructure et la sécurité des voyageurs. Dans ce contexte, SNCF Réseau réalise actuellement, à titre expérimental et en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux Alsace, la construction d’un terrier artificiel à proximité d’un terrier naturel pour offrir un habitat alternatif au clan de blaireaux afin qu’il migre de manière pérenne hors du remblai ferroviaire.
Le blaireau d’Europe (meles meles) est en effet une espèce terrassière qui construit son terrier dans un environnement à la terre meuble et bien drainée riche en végétation. Les remblais d’infrastructures linéaires correspondant à ce type de milieu, le blaireau y installe parfois son terrier à défaut d’un espace plus favorable sur son territoire. L’activité de ces animaux fouisseurs présente deux conséquences indésirables directes sur les infrastructures ferroviaires : l’effondrement des cavités créées dans les ouvrages ou à proximité et le glissement en zone de voie de matériaux extraits des terriers et accumulés sur les rampants des talus. Ces désordres peuvent être à l’origine de heurts avec un obstacle et/ou en cas extrême, de déraillements. Il convient donc de lutter contre la présence et l’installation de ces animaux fouisseurs dans les remblais ferroviaires. 

Un projet collaboratif pour une cohabitation pacifique
« Depuis plus de 10 ans, le pôle Médiation Faune Sauvage piloté par la LPO Alsace travaille en collaboration avec SNCF Réseau Grand Est sur les problématiques de cohabitation liées à la présence du blaireau d’Europe. Leurs terriers peuvent en effet provoquer un affaissement progressif de tout l’ouvrage, avec des risques de sécurité non négligeables. Le terrier doit alors être entièrement ou en partie évacué, les galeries rebouchées, puis l’ensemble des infrastructures consolidées. Néanmoins, si le paysage n’offre aucune autre solution de repli pour le clan, lui faire quitter son terrier n’apportera aucune solution à long terme, car, étant très territorial, il recreusera invariablement dans le seul relief présent sur son territoire...» explique Laëtitia Duhil, médiatrice Faune sauvage à LPO Alsace. La mise en place d’un terrier artificiel apparaît donc comme une solution alternative et d’accompagnement par rapport aux solutions classiquement employées en Alsace pour déloger les blaireaux des remblais ferroviaires : répulsif, comblement et grillage. C’est une expérimentation qui concourt à la protection de la biodiversité, la favorisation de la cohabitation et dont la mise œuvre permettra de tester son efficacité. 

Nature des travaux et suivi
Pour cette première, la LPO Alsace et la SNCF Grand Est ont convenu de travailler sur le site de Sundhoffen (68), qui présente deux caractéristiques idéales : absence de risque d’inondation ou de remontées de nappe phréatique et accord de la commune et des exploitants des terrains à proximité desquels se trouve le terrain pour construire le terrier artificiel. L’idée était de protéger le talus par un grillage puis de mettre en place une butte, adjacente au remblai, à proximité des terriers naturels, et d’y enterrer le terrier artificiel. « C’est une méthode largement éprouvée aux Pays-Bas, qui effectue ce type d’opération depuis le début des années 80, et que les chargés de mission de la LPO Alsace ont pu découvrir fin 2019, à l’occasion d’une visite sur place » indique Laëtitia Duhil. Concrètement, les travaux consistent à construire différents éléments constitutifs du terrier. Dans ce cas, 3 chambres en bois, équipées de foin, 9 buses en béton faisant office de galeries jusqu’aux chambres et légèrement en pente vers l’extérieur et enfin 5 boîtes de raccordement en béton limitant les courants d’air. Le tout a été recouvert de lœss, revêtu de matières végétales et ensemencé avec des espèces locales. Des éléments appétants seront disposés au niveau des entrées pour attirer les blaireaux et le site sera ensuite entièrement laissé au calme pendant plusieurs semaines, de manière à favoriser leur venue, puis leur installation. Parallèlement, des produits répulsifs seront placés au niveau du terrier naturel, voire des clapets anti-retour (permettant aux animaux de sortir de leur terrier, mais pas d’y retourner). Un minimum de 6 mois semble nécessaire pour garantir un « bon déménagement » d’après les études néerlandaises. Quand ce sera le cas, les anciens terriers naturels seront obturés et le remblai endommagé réparé. La LPO Alsace assurera le suivi du site durant cette période clé.

 
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