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Fret ferroviaire : vers un alignement des planètes ?

PUBLIÉ LE 23 NOVEMBRE 2020
CB
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Fret ferroviaire : vers un alignement des planètes ?
A l’occasion de la 10e « Journée OFP » qui s’est déroulée en webconférence le jeudi 19 novembre, le ministre des Transports a fait des annonces concrètes et chiffrées. Cet engagement financier de l’Etat laisse entendre qu’il a pris acte des propositions de l’Alliance 4F tout comme de l’importance écologique des enjeux et de la réserve de progrès que recèle le ferroviaire.

En introduction de la journée organisée par Objectif OFP (Opérateurs Ferroviaires de Proximité) et suivie cette année par près de 600 participants via leur écran d’ordinateur, la parole a été donnée à Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat aux Transports pour qu’il détaille les mesures financières prises en faveur du fret ferroviaire. Cette allocution était d’autant plus attendue des professionnels du secteur que ceux-ci sont encore dans le flou quant aux fléchages des divers investissements promis par l’Etat pour favoriser le redéveloppement du fret. Pour répondre à ce besoin d’éclaircissement, Jean-Baptiste Djebarri a présenté trois volets de mesures qui semble laisser entendre que son ministère a non seulement écouté, mais également entendu, les propositions faites par l’Alliance 4F qui se donne pour objectif de redonner au fret ferroviaire, d’ici à 2030, la part modale de 18 % qui était la sienne il y a 20 ans : « Ces trois volets de mesures concernent le soutien aux opérateurs, la modernisation de l’infrastructure, et l’amélioration de la qualité de service de SNCF Réseau auprès des entreprises ferroviaires ».

Le soutien aux opérateurs à court terme
Prévus dans le projet de loi de finance 2021, 170 M€ seront mobilisés sous forme d’aides à l’exploitation. 65 M€ concerne la prise en charge des péages (100 % de la redevance sur le deuxième semestre 2020 et 70 % en 2021 soit un coût de 1,1 €/km) et 70 M€ d’aides au soutien au wagon isolé. Le reste étant investi pour soutenir le transport combiné (20 M€ d’aides à la pince) et soutenir pour 15 M€ les études préliminaires portant sur trois autoroutes ferroviaires, (Calais Sète, Cherbourg Bayonne, Perpignan Rungis). Ce dernier axe devant être prolongé au sud jusqu’à Barcelone et au nord jusqu’aux ports d’Anvers et de Dunkerque.

Moderniser les infrastructures à moyen terme
Dans le cadre du plan de relance, le secrétaire d’Etat a indiqué que l’Etat va investir 1 Md€ entre 2020 et 2024 pour améliorer le RFN. Sont actés l’indispensable remise à niveau des voies de service et des gares de triages à plat et à gravité, la régénération des lignes capillaires dont la pérennité est aujourd’hui assurée au mieux à un horizon de 5 ans. Des lignes de fret dont Jean-Baptiste Djebarri s’engage à « allonger la durée de vie à 10 ans pour 1 000 km d’entre elles ». Ont également été actés le nécessaire élargissement du gabarit des axes prioritaires et notamment des travaux sur les ouvrages d’art pour les trafics de gabarit P400, l’adaptation des installations susceptibles d’accueillir des trains longs sur les lignes Paris-Hendaye, au niveau de l’accès à la Maurienne, et sur les axes transversaux Rennes Strasbourg et Bordeaux Narbonne. « Tous ces leviers de développement à moyen terme du fret ferroviaire sont bien inscrits dans le plan 4F » s’est félicité Pascal Sainson, président d’Europorte France. N’ont pas non plus été oubliées les zones portuaires qui feront l’objet d’investissements pour développer leur capacité et renforcer leur intermodalité. « Ce milliard d’euros va également permettre d’accélérer la digitalisation du fret pour optimiser la programmation et la gestion des sillons, de déployer l’interopérabilité entre les systèmes des opérateurs et du gestionnaire d’infrastructures mais également d’expérimenter les attelages automatiques pour les wagons » a précisé Jean-Baptiste Djebarri. Les financements de l’Etat sur ce volet sont prévus dans le plan « France Relance » et dans la loi d’orientation des mobilités (LOM). Des contributions sont également attendues de la part de l’Union européenne et des Régions.

Qualité de service SNCF Réseau
« Je sais que c’est une attente forte de votre part » a souligné le secrétaire d’Etat avant de présenter les deux demandes faites au président de SNCF Réseau afin d’améliorer la disponibilité et la fiabilité des sillons ferroviaires. « D’une part que Luc Lallemand revienne sur sa décision de mettre fin aux accords-cadres pluriannuels concernant les sillons prioritaires demandés par les opérateurs.et, d’autre part, qu’il améliore la qualité des sillons ». Grâce au plan de relance, 210 M€ sont débloqués afin de recouvrir les coûts de reprogrammation des chantiers et de « faciliter le passage des trains de fret et limiter les impacts des travaux sur les circulations ». De nouvelles règles claires ont été énoncées : pas de plages de travaux supérieures à 6 h, pas d’interruption dans les deux sens sauf s’il existe un itinéraire de contournement, pas de plage de maintenance ou de régénération au-delà des plages travaux déjà préservées. Et enfin, la mise en place d’un calendrier stabilisé dès que ceux-ci sont programmés.

Et à long terme ?
Cette journée a également été l’occasion pour les membres de 4F d’aborder les grands chantiers d’infrastructures nouvelles indispensables pour permettre au réseau principal d’accueillir, d’ici 2030, le surcroît de marchandises à transporter par rail dans l’optique du doublement de la part du ferroviaire de 9 à 18 %. Le montant global de ces nouvelles infrastructures est estimé à 10 Md€ environ, largement compensé par l’économie sur les coûts externes du transport terrestre de marchandises (cf. Rapport Altermind 2020 qui indique que chaque milliard investi générera deux milliards d’économie). Le Ministère des Transports a d’ailleurs lancé cet automne des réunions de travail avec SNCF Réseau et 4F pour identifier les investissements capacitaires de grande ampleur à planifier entre 2025 et 2030 après les études de faisabilité préalables. Cette démarche associe également d’autres parties prenantes, comme les ports, et fera très prochainement l’objet d’une consultation institutionnelle dans le cadre du plan de développement du fret ferroviaire que le gouvernement doit soumettre au Parlement début 2021 selon l’article 178 de la LOM.
 
©Masteris
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