Le marché de régénération des caténaires par un processus industrialisé, dit « Suite Rapide Caténaire », a été lancé par SNCF Réseau pour répondre à un chantier d’ampleur sans précédent et consistant, à terme, à remplacer sur le réseau classique l’intégralité des armements (lignes 1 500 V et 25 kV), les pendules (25 kV) ainsi que les supports (1 500 V). Pour répondre au cahier des charges de leur client (rendements élevés sans arrêt d’exploitation), les équipes de TSO Caténaires et Colas Rail ont retroussé leurs manches et imaginé une méthodologie de travail s’inspirant des suites rapides, ces usines roulantes intégrant des engins les uns à la suite des autres et dévolus chacun à des tâches spécifiques.
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« Les travaux de régénération des caténaires 25 kV concernent le remplacement de l’intégralité des armements, y compris pièces d’attaches d’hauban et pendules, afin de les mettre en conformité avec les dernières spécificités techniques d’interopérabilité (V200/160 STI) » explique Denis Blondel, directeur de l’agence caténaire de Colas Rail et du groupement. La suite rapide « 25 kV » conçue par le groupement Colas/TSO Caténaires et actuellement en cours de fabrication par Geismar comporte trois principaux postes de travail. « Le premier poste est dédié au démontage des pièces d’attaches des haubans de console, au remplacement de ceux-ci ainsi que d’une partie des pendules. Le poste suivant est affecté au remplacement de la console et de l’antibalançant tandis que le troisième poste parachève le pendulage et effectue le réglage de l’encombrement ainsi que la mise en tension à 1 000 DaN du porteur et du fil de contact », souligne le responsable. Pour réaliser ce tour de force, les ingénieurs ont conçu un train de travaux s’articulant autour d’un module constitué d’un wagon central supportant deux nacelles pouvant accueillir chacune deux caténairistes, un pantographe et des mâts de préhension (pour tenir les fils lors de la dépose de la console) et de deux wagons situés de part et d’autre du wagon central et équipés d’une grue porte-outil pour déposer et poser les différents éléments d’armement. En complément et de chaque côté de ce module sont disposés des wagons de roulement sur lesquels circulent également des nacelles qui permettent de se replacer au droit de l’axe du support à traiter (la distance pouvant varier de 27 à 63 m). « La technologie de rupture apportée par cette suite rapide concerne la taylorisation du travail sur caténaire » explique Denis Blondel qui ajoute que la décomposition des actions effectuées jusqu’alors armement par armement a été transformée en la somme de trois actions différentes. « Ce n’est pas la chaîne de montage qui avance, mais ce sont les opérateurs qui viennent se positionner face à leur poste de travail » précise-t-il.
Alimentation 1 500V
Pour les travaux sur lignes 1 500 V qui nécessitent de changer également les supports caténaires datant d’avant-guerre, la suite rapide comprend cette fois deux trains de travaux : un premier train de génie civil pour le scellement des tiges filetées sur les massifs existants (cela évite de reprendre les plans de piquetages) et le train de renouvellement proprement dit. Pour cette deuxième suite, les wagons situés de part et d’autre du wagon central disposent cette fois d’une grue de manutention à forte capacité de charge pour la dépose des anciens poteaux et la pose des nouveaux supports à platines approvisionnés par des portiques sur rails : « Là où nous avions des nacelles sur le train 25 kV, nous avons maintenant des portiques qui acheminent les différents éléments de pose et de dépose » ajoute Denis Blondel avant de nous donner rendez-vous en juillet 2019, date à laquelle les premiers chantiers débuteront sur la ligne Toul-Chalindrey !