Sur le chantier d’élargissement de l’autoroute A57 aux abords de Toulon, les travaux ont démarré cet été avec l’un des points névralgiques, la construction d’un pont provisoire au-dessus de la voie ferrée, dans le secteur de Sainte-Musse. Un défi à plusieurs équations pour ces travaux menés de jour comme de nuit, entre efficacité et sécurité, maintien du trafic et optimisation des délais, le tout en milieu hyperurbain sur un secteur fortement circulé.
Le chantier, sous maîtrise d’ouvrage du réseau Escota, a démarré il y a quelques semaines, et cela pour une durée de 4 ans. Le réaménagement du giratoire des Armans et le « déménagement » provisoire des 200 palmiers et oliviers ont ponctué les travaux tout au long du mois de juillet. Ces premiers travaux ont également concerné un autre secteur de l’autoroute, celui de Sainte-Musse, où la réalisation d’un pont provisoire a bénéficié d’une attention particulière, selon un phasage des différentes étapes qui a dû être mis en place, « une opération véritablement unique », pour Michel Castet, directeur des opérations A57
Côté nord, en parallèle de l’A57, le pont enjambera à terme la voie ferrée et deux rues. En interaction avec les circulations des trains, des créneaux horaires spécifiques ont dû être programmés afin d’interrompre leur circulation pendant les interventions des équipes sur la voie SNCF. Des travaux réalisés aussi bien de jour comme de nuit pour des raisons de technicité et de sécurité, et également impactés par le déroulement de travaux d’aménagement de voirie sous l’autoroute et en parallèle de la voie ferrée.
Une étape clé
Réalisée dans la nuit du 28 au 29 juillet dernier, de 21 h 30 à 4 h, « la pose de la charpente métallique du pont provisoire a constitué une étape phare du chantier, indispensable à la poursuite des opérations », explique Michel Castet.
À près avoir fermé à la circulation l’A57 dans les deux sens, les équipes de la direction d’opérations A57 de Vinci Autoroutes, le groupement NGE et le maître d’œuvre Setec, au total une cinquantaine de personnes dont 2 grutiers ont été mobilisés pour cette étape phare. « Nous étions très contraints, il a fallu être innovant dans la manière de faire. Tout d’abord, nous ne disposions que de très peu d’espace dans le secteur. Ainsi, nous avons stocké la charpente à proximité du lieu de pose. Nous avons dû ensuite composer avec les contraintes SNCF. En effet, ce créneau de coupure de la circulation ferroviaire de minuit à 4 h du matin a été réservé il y a de cela 4 ans ! Tout est planifié au ¼ d’heure près », souligne le responsable.
Une opération fortement contrainte
Arrivé par convoi exceptionnel, c’est un tracteur à 10 essieux qui a transporté l’élément métallique aux dimensions impressionnantes : 46 m de long, 12 m de large pour un poids de 180 tonnes. Il faudra 1 h 15 pour parcourir 200 m. « Cette charpente, réalisée sur mesure, en France en moins de 3 mois, permettra de réaliser un pont provisoire qui sera opérationnel durant 2 ans », a précisé le responsable.
La circulation des trains est alors interrompue, ainsi que l’électricité des câbles électriques, afin de permettre de positionner la charpente au-dessus des voies ferrées, sur les culées, hissée peu à peu par les 2 grues de 750 tonnes chacune. L’opération est un succès. Une fois toutes les vérifications faites sur le positionnement de la charpente, la pose des dalles béton commence. D’un poids de 13 tonnes chacune, ces dalles sont mises en place dans la structure, constituant ainsi l’assise du tablier. L’ouverture de l’A57 a alors pu être réalisée à 6 h du matin. «Concrètement, si pour une raison ou une autre, nous n’étions pas dans les temps, nous aurions dû stopper l’opération et la reporter, souligne Michel Castet. Il n’était pas envisageable d’empiéter sur l’heure limite de repli pour rouvrir l’A57. »
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