Les entreprises prennent conscience de la nécessité de renforcer la prévention des TMS, notamment de la main, pour améliorer le bien-être de leurs salariés, comme pour soigner leur attractivité sur le marché de l’emploi. La branche Infrastructures du Groupe Eiffage s’est distinguée en développant un gant robotique dès 2017 avec Bioservo, une entreprise de biotechnologie suédoise.
Les TMS, mal du siècle en entreprise ? En progression constante, les troubles musculo-squelettiques se sont hissés au premier rang des maladies professionnelles. C’est le cas de la France, mais aussi de l’Italie et de l’Espagne. Selon l’assurance maladie, en 2015, les TMS ont représenté plus de 87 % des maladies professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles. Les conséquences de ces pathologies professionnelles sont multiples : au niveau individuel, elles se traduisent par des souffrances, des incapacités fonctionnelles et peuvent compromettre le maintien dans l’emploi ; au niveau de l’entreprise, elles nuisent à la performance et engendrent un coût souvent élevé. « La plupart des gens imaginent à l’intérieur du gant une architecture métallique pour aider l’utilisateur, alors qu’il s’agit d’un gant entièrement flexible doté de tendons artificiels actionnés par une unité motrice située dans un petit sac à dos », explique Erick Lemonnier. En effet, ce gant souple et léger, seulement 20 grammes sur la balance, fournit à son utilisateur une assistance motorisée lui permettant de réduire ou de compenser les contraintes physiques liées aux manipulations. Des capteurs au bout des doigts et dans la paume enregistrent en temps réel la pression exercée par l’utilisateur. Ces données sont transmises aux servomoteurs qui vont développer une force en se substituant à l’effort qu’aurait dû fournir l’opérateur. « Cet équipement n’entrave ni les gestes, ni les déplacements du porteur. Nos opérateurs peuvent continuer à réaliser leurs tâches, sans aucune gêne, mais avec une amplification de la force de leur main jusqu’à 80 newtons », poursuit-il. Selon le type et la fréquence de la manipulation d’outils ou d’objets, les équipes d’Eiffage Infrastructures ont mesuré de 25% à 86% de réduction du risque sur une journée de travail. « Quant à la satisfaction des utilisateurs, elle se mesure à la taille XL de leur sourire en fin de journée », s’amuse Erick Lemonnier.