Premier port français en termes de passagers et deuxième port européen pour le trafic maritime transmanche de passagers et de marchandises, le port de Calais se heurte a une capacité insuffisante et une demande en forte croissance. La région Nord-Pas-de-Calais-Picardie a donc décidé d’adapter ses infrastructures portuaires.
Le marché de conception-construction de 863 millions d’euros a été attribué par la Société des Ports du Détroit à un groupement emmené par Bouygues Travaux Publics. Il a pour mission :
- la réalisation d’une nouvelle digue en mer, d’environ 3 km de long, créant ainsi un nouveau bassin portuaire de 110 ha situé au nord des installations actuelles ;
- la construction de 3 nouveaux postes ferries et d’un poste roulier, à l’intérieur du bassin ;
- la mise en oeuvre de 4 millions de m3 de dragages maritimes pour constituer les nouveaux terre-pleins ;
- l’aménagement de 44 ha de plateformes et de voiries, ainsi qu’une vingtaine de bâtiments d’exploitation et d’accueil.
Crédit photo : Bouygues Construction
A l’intérieur de ce bassin de 110 ha, le quai d’amarrage forme une avancée reliée à la terre par un ouvrage d’art. Celui-ci est constitué de trois piles coulées en place sur lesquelles repose un tablier constitué de 3 travées de 80 m de long. Les 27 poutres précontraintes nécessaires à sa réalisation ont été fabriquées dans les ateliers Capremib de Cormicy (51).
D’une longueur de 28,5 m, chaque poutre pèse de 35 à 38 t. Plus de 750 ml de poutres PRAD ont été réalisés en moins de 15 jours. Pour résister aux embruns, Capremib a utilisé le béton (C60/75) autoplaçant caractérisé « Prise mer ». En termes de logistique, Capremib a organisé les livraisons en convois exceptionnels selon un rythme de 5 unités par jour livrées.
Lorsque l’installation des éléments du tablier a été achevée, l’habillage du pont a pu commencer avec pas moins de 78 corniches de 2 m de long en béton armé sur 1,07 de haut, utilisant le même béton qualifié pour l’opération. Suspendues sur les poutres et clavetées, ces corniches habillent désormais l’ensemble du linéaire des poutres de l’ouvrage.
Une coque protectrice du quai constituée de 225 panneaux sur mesure de 3 m de haut en béton préfabriqué. Crédit photo : Bouygues Construction.
L’ensemble des murs d’habillage des palplanches métalliques faisant la périphérie du quai est également signé Capremib. L’ensemble de l’habillage a nécessité la réalisation de 225 voiles préfabriqués, avec plus d’une vingtaine de références différentes pour s’adapter à la géométrie particulière de l’ouvrage. La précision de leur conception a été rendue possible par un relevé topographique de chaque zone de l’ouvrage.
Une fois assemblés et fixés sur les palplanches, ces 225 panneaux de 3 m de haut sur 22 cm d’épaisseur forment une coque protectrice ceinturant le quai. Certains voiles sont équipés de réservations avec une tolérance de +- 1 mm pour recevoir quatre inserts M36 et M42 devant servir à la fixation des platines pour les pare-battages.
Crédit photo : Bouygues Construction
Ces panneaux, coulés à plat dans des coffrages spécifiques, sont équipés
d’armatures hors normes formant un squelette d’acier qui épouse la forme des palplanches. Ils sont fixés ensemble par des connecteurs. En partie haute, les armatures saillantes permettent un clavage avec la partie
supérieure des palplanches. En partie basse, les voiles béton sont dotés de saillies béton de 70 cm servant de stabilisateurs.
Coffrage d’un voile spécifique en usine. Crédit photo : Capremib
L’ensemble des éléments produits représente pour Capremib un total de 850 m3 de béton préfabriqué ainsi que 200 t d’aciers et torons mis en place pour cet ouvrage dont les dernières pièces préfabriquées ont été posées début octobre 2020.
17 Panneaux « pyramides » avec engravure pour l’installation d’une échelle. Crédit photo : Capremib