Le Conseil d’Etat a jugé les arguments du département et de son président Germinal Peiro non admissibles, stoppant ainsi le pourvoi en cassation. En décembre 2019, la cour administrative d’appel de Bordeaux avait déjà estimé que le projet ne répondait pas à une "raison impérative d’intérêt public majeur » et, qu’en d’autres termes, il ne pouvait pas déroger à l’interdiction de porter atteinte à des espèces protégées et à leur habitat.
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Dans les tuyaux depuis plus de trente ans, le projet de contournement de 3,2 kilomètres avait vocation à fluidifier la circulation, notamment l’été, période à laquelle le village touristique est très fréquenté.
Or, pour les opposants au projet, dans un site classé Natura 2000 et "réserve de biosphère", ce contournement aurait nui à l’habitat de plus de 120 espèces dont certaines protégées. Ils déploraient également son impact visuel à une vallée parsemée de châteaux, qui a valu aux opposants le soutien remarqué de Stéphane Bern.
« Cet aboutissement est une victoire de la population qui, depuis 30 ans, refusait de voir la vallée de la Dordogne défigurée par la circulation routière. C’est aussi une excellente nouvelle pour l’économie touristique du Périgord », a déclaré Kléber Rossillon, un des principaux opposants, châtelain local et président d’honneur de l’association Patrimoine Environnement.
Les éléments du projet déjà construits, avant que les travaux ne soient stoppés fin 2018, devront donc être démolis. Un surcoût estimé à 15 millions d’euros en plus des 26 millions déjà dépensés par Germinal Peiro en décembre dernier.
De son côté, Germinal Peiro a déclaré : "C’est un scandale absolu", déplorant notamment la pollution atmosphérique et sonore d’un village qui voit passer certains jours d’été "jusqu’à 13.000 véhicules". Il parle même de "gaspillage d’argent public". "L’Etat s’est retourné comme une crêpe après nous avoir soutenus. Il y a eu un changement politique", dénonce-t-il.