POUR LIRE L'INTÉGRALITÉ DE CET ARTICLE, ABONNEZ-VOUS
À l’heure où les grands chantiers nationaux s’accélèrent, et alors que le développement urbain n’a jamais été aussi dense, le levage vit une époque chahutée marquée par une demande frénétique très localisée. Le secteur, qui souhaiterait pouvoir se réjouir de ce surcroît d’activité, reste entaché par un problème de taille : le casse-tête du recrutement. En temps normal, il n’est déjà pas facile de faire appel à des professionnels du levage formés impeccablement aux bonnes pratiques, chères à ce secteur très exigeant. Levageur, constructeur, loueur… Personne n’y échappe. La faute à une image dévalorisée qui n’incite pas les jeunes, ou les chercheurs d’emploi, à s’y aventurer. « Le grutier se voit fréquemment accoler – à tort ! – l’étiquette de simple ‘tire-manettes’ alors que c’est bien tout le contraire », observe Eric Stroppiana, directeur technique et commercial de Foselev et membre de l’Union française du levage (UFL). « Malgré les efforts de toute la profession pour recruter et former du personnel, le métier de monteur de grues à tour continue de véhiculer une image qui n’est malheureusement pas à la hauteur de la profession », déplore pour sa part Brice Saint-Loup, Directeur du SAV de Liebherr-Grues à Tour France. Un désamour qui s’explique par des conditions de travail en extérieur contraignantes et inhérentes à l’ensemble de la profession. S’ajoute à celles des professionnels de la grue à tour (monteur, technicien de maintenance et de dépannage) la problématique de l’appréhension du vide ; qui peut s’avérer être un réel frein à l’embauche. S’y ajoute une vie mouvementée. Les amplitudes horaires sont généralement élevées. « Et le travail de nuit est fréquent », rappelle Eric Stroppiana. Difficile de faire rêver après ça.