En marge du chantier de la Nouvelle Route du Littoral, la région Réunion poursuit la modernisation de son réseau routier. Elle pilote actuellement la création d’un nouveau pont sur la Rivière des Galets.
Ce nouvel ouvrage a pour but de supprimer le dernier goulet d’étranglement de l’île, sécuriser le trafic d’une des voies les plus importantes de l’île et ouvrir la circulation aux modes doux. Il vient remplacer deux ponts déjà existants sur la Rivière des Galets, qui relient les communes de Saint Paul et du Port. Le premier, datant de 1939, est un ouvrage métallique inadapté au trafic actuel. Le second, en béton, date de 1975.
Ce troisième pont mesurera donc 430 m de long, 33 m de large, et reposera sur 6 appuis dont 4 en rivière et 2 culées. Il comportera 2 x 3 voies auxquelles viendra s’ajouter une voie dédiée aux vélos et aux piétons sur le tablier aval. Les voies de raccordement aux extrémités de l’ouvrage seront réalisées sur 500 m de part et d’autre du nouveau pont.
A la différence des deux ponts existants, les fondations profondes de la nouvelle structure sont dimensionnées pour résister aux phénomènes climatiques majeurs ainsi qu’à l’abaissement général du lit de la rivière. Construit en béton armé, l’ouvrage d’art sera équipé de deux tabliers en charpente métallique. Sa réalisation s’accompagnera de la construction de deux bassins en béton armé pour le traitement des eaux de ruissellement de la chaussée sur chaque rive.
Le chantier a été confié à un groupement constitué de Demathieu Bard, associé à Colas (GTOI/Colas Project International), Soletanche Bachy et Matière. Les partenaires ont pour mission de construire l’ouvrage dans l’espace laissé libre entre les deux ponts existants. Ils resteront en service tout le temps des travaux puis le pont métallique de 1939 sera déposé, dans le cadre d’un autre marché, lorsque le nouveau pont sera opérationnel.
La sécurité du chantier est assuré par un chenal de 30 m de largeur et de 500 m de long, qui permet d’absorber les risques en cas de crues. Creusé en plusieurs semaines, il peut gérer une grue biennale de 200 m3/s. Il se prolonge sur 100 mètres en aval de la zone pour permettre de rétablir le fil d’eau dans sa configuration naturelle. Ses bordures sont protégées par des gabions et des enrochements pour réduire les risques d’érosion.
La traversée du chenal s’effectue via un pont métallique spécialement conçu pour les travaux, pouvant supporter le poids d’engins d’exceptions tel que l’Hydrofraise, une machine de forage pour les fondations profondes dont le poids est d’environ 110 t. Les fondations profondes des appuis par barrettes en béton armé et la paroi moulée protégeant la berge en rive droite ont été réalisées dès le début des travaux.
LE CHANTIER EN CHIFFRES
35 m de fondations
30 000 m3 de béton dont :
- 13 800 m3 béton de structure
- 6 600 m3 barrettes de fondation
- 3 100 m3 paroi moulée
11 700 m² de soutènement
2 900 t d’armatures
4 700 t de charpentes métalliques
92 000 m3 déblais / 105 000 m3 remblais
Chantier Rivière des Galets. Crédit photo : Demathieu Bard
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