Le numéro un mondial du ciment qui a connu une année 2017 en berne devrait dans les prochains jours annoncer son intention de fermer son siège parisien pour concentrer ses activités de décision en Suisse.
 
La fusion en 2015 entre le français Lafarge et le suisse Holcim présentée à l’époque comme une « success story » tourne aujourd’hui vinaigre. Selon des informations de l’agence Reuters relayées aujourd’hui par le quotidien Le Monde dans son édition digitale, l’entreprise franco-suisse devrait annoncer dans les prochains jours son intention de fermer son siège historique parisien situé rue des Belles Feuilles dans le 16^ème arrondissement de la capitale. Toutes les activités de décision seraient alors concentrées à Zurich. LafargeHolcim qui parle pour l’heure de simples rumeurs paye aujourd’hui le prix de résultats économiques catastrophiques en 2017 et de plusieurs années de remous internes. L’année dernière, le cimentier a essuyé une perte nette de 1,5 milliard d’euros après avoir enregistré un bénéfice de 1,8 milliard d’euros en 2016. Un déficit à mettre notamment sur le compte du scandale syrien, Lafarge étant accusé d’avoir financé des groupes terroristes afin de maintenir l’activité de sa cimenterie de Jalabiya dans le nord de la Syrie. Suite aux révélations du journal Le Monde, Bruno Lafont, directeur général de l’entreprise, et l’américain Eric Olsen ont été contraints en 2017 de présenter leur démission. La fermeture du siège parisien si elle est confirmée se traduira par la perte de plusieurs centaines d’emplois puisque les bureaux du cimentier qui s’étalent sur 12.000 m2 abritent actuellement près de 250 collaborateurs. LafargeHolcim qui connait un début d’année perturbé avec une baisse de 13% de son résultat opérationnel au premier trimestre s’est engagé à un programme de réduction des coûts de 344 millions d’euros par an d’ici le premier trimestre 2019. Le cimentier prévoit notamment la fermeture de bureaux à Miami et à Singapour dans les mois qui viennent.