Fin du suspense. Suite à une importante phase de concertation, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé ce jour l’abandon officiel du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Communiquée juste avant aux élus locaux, l’annonce a été faite à l’issue du Conseil des ministres de ce mercredi 17 janvier. "C’est officiel. C’est abandonné", a déclaré à l’AFP Philippe Grosvalet, président du syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest et président du Conseil départemental de Loire-Atlantique. Si l’élu parle d’"un véritable reniement" et d’une quasi "trahison", il lui faut s’incliner face aux efforts déployés par le gouvernement pour prendre une décision claire et justifiée. Edouard Philippe battait ainsi la campagne depuis 10 jours pour recueillir les doléances de quelque 100 élus locaux.
Ces dernières n’auront pas changé la donne dès lors que le rapport des trois médiateurs est paru au mois de décembre. Sans se prononcer pour autant sur l’une ou l’autre option, les auteurs semblaient donner la préférence d’un point de vue environnemental au projet de réaménagement de Nantes-Atlantique. Les arguments contre ont fini par séduire le gouvernement embarrassé par une polémique vieille de plusieurs décennies.
Reste que l’Etat s’était engagé depuis 2010 avec Vinci, concessionnaire désigné du projet et qu’une clause du contrat prévoit le versement de 350 M€ d’indemnités en cas d’abandon. France Info avait affirmé il y a quelques jours que le gouvernement planchait sur le moyen d’annuler le contrat afin de ne pas s’acquitter de cette somme. De son côté, le groupe Vinci avait admis avoir été appelé par des "membres de cabinet" désireux de nier les faits.
La nouvelle mettra sûrement à mal la cagnotte de 100 M€ amassée depuis 7 ans par une taxe imposée aux compagnies aériennes qui utilisent l’actuel aéroport de Nantes Atlantique et qui avait pour mission de permettre le financement du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Selon Libération, le "pactole" ne servira en aucun cas de dédommagement à Vinci, également concessionnaire de l’aéroport de Nantes, mais pourrait être conservé "pour de nouveaux investissements".
Si les compagnies aériennes ne devraient pas réclamer le remboursement des prélèvements, elles s’attendent néanmoins à ce que cette somme soit employée à la rénovation de l’aéroport existant qui nécessite un nouveau terminal, écrit Libération.
Crédit photo : www.gouvernement.fr
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