Lors d’une conférence organisée au ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, le 26 novembre dernier, la banque publique d’investissement (BPI) a lancé un fonds de 40 millions d’euros pour soutenir le développement des PME de la filière ferroviaire française.

Baptisé "Croissance Rail", ce fonds a été détaillé en présence du ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, et du ministre délégué en charge des transports, Frédéric Cuvillier. Il portera sur quatre segments de marché que sont le matériel roulant, les infrastructures, les services et les systèmes. Sur une période de 4 ans, 10 à 15 PME à fort potentiel de développement pourront ainsi bénéficier d’un investissement compris entre 1 et 4 millions d’euros.

La création de ce septième fonds sectoriel par Bpifrance souligne la valeur stratégique d’une industrie ferroviaire française classée au 3ème rang mondial, forte d’un chiffre d’affaires de 4,1 milliards d’euros annuel. Néanmoins, son "tissu de PME nécessite d’être consolidé et soutenu dans son développement", analyse le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq.

Pas question ici de voler au secours d’entreprises en détresse, mais de soutenir les champions. Parmi les 150 petites et moyennes entreprises qui composent le secteur ferroviaire français, il faut "favoriser le rayonnement des plus prometteuses d’entre elles, notamment sur les marchés étrangers", insiste Frédéric Cuvillier.

L’accent mis sur le matériel roulant

Dans les quatre axes d’investissement identifiés, "la priorité sera accordée au matériel roulant", a précisé Mr Dufourcq. Rien d’étonnant au regard des nombreuses entreprises intervenant sur ce segment et de la composition financière de ce fonds. Les constructeurs Alstom et Bombardier France figurent, en effet, en bonne place parmi les contributeurs avec respectivement 14 et 6 millions d’euros injectés. Les 20 millions d’euros restants proviennent, quant à eux, de la BPI (10 millions), de la SNCF (7 millions) et de la RATP (3 millions).

Du côté de la fédération des industries ferroviaires (FIF) et de la filière ferroviaire dans son ensemble, on accueille avec satisfaction la création de ce nouveau fonds et la dynamique qu’il porte. Pour le président de la FIF, Louis Nègre, il s’agissait "d’un grand rendez-vous [où] pour la première fois depuis l’après-guerre, tout le secteur s’est réuni. C’est l’instrument de financement dont l’industrie a besoin." Reste maintenant à ce que la mise en œuvre effective du fonds intervienne rapidement, comme l’a réclamé le président de la SNCF, Guillaume Pepy.