Rêve d’un navigateur aventurier franco-suisse, le Manta est un navire dépollueur des océans créé en 2016 par l’association The Sea Cleaners. Ce quadrimaran géant collecteur de déchets plastiques marins a été dévoilé en avril dernier à Genève.
Pas l’esquif final imaginé par Yvan Bourgnon, son créateur. Non. Une maquette construite à l’échelle 1/33e (environ 2,40m de long x 1,30m de large) et spécialement réalisée pour tester et mesurer les interactions entre les gréements DynaRigg sur mats rotatifs qui équiperont le Manta pour sa propulsion sous voile et les éoliennes verticales Darrieus servant à la production d’énergie pour l’alimentation des moteurs électriques.
Le projet a été financé à l’aide d’une campagne de crowdfunding en 2016 qui a permis de récolter 150 000 €. Depuis, plus de 3 000 h d’études ont été menées par 6 bureaux d’études. Le résultat de cette première phase de travail aboutit aujourd’hui à la version finale du navire avec une maquette au 1/80e. Dans la réalité, il mesurera 70 m de long, 49 m de large et 61 m de haut.
Le Manta utilisera des outils à la pointe de la technologie afin de sortir les macro-déchets plastiques flottants avant qu’ils ne se dégradent et polluent irréversiblement la biodiversité marine. Pour cela, une véritable usine sera embarquée à bord pour collecter, trier, compacter et stocker les déchets plastiques. Trois collecteurs seront installés entre les coques du navire sous la forme de tapis roulants pour remonter rapidement de grandes quantités de plastiques. Le Manta sera capable de stocker plus de 250 tonnes de déchets dans ses coques avant de les rapatrier sur terre où ils seront pris en charge par des centres de recyclages adaptés.
Véritable bijou technologique, ce navire bénéficie d’un mode de propulsion unique. Il sera propulsé par quatre gréements DynaRig et quatre moteurs électriques. Pour les alimenter, il embarquera plusieurs technologies combinées de production d’énergie renouvelable associées à un système de stockage énergétique optimisé. 2000 m² de panneaux solaires vont ainsi être installés sur le pont du quadrimaran et deux éoliennes verticales utiliseront la force du vent pour produire de l’électricité.
De quoi permettre au Manta d’être autonome dans ses phases de déplacement et de collecte et de pouvoir se déplacer sur toutes les zones de forte densité de pollution (estuaires, zones côtières...).
À lire également
Tous les articles ENVIRONNEMENT