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ENVIRONNEMENT

Plongée en eaux (très) troubles

PUBLIÉ LE 28 SEPTEMBRE 2017
FOURNISSEUR-ENERGIE.COM
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Plongée en eaux (très) troubles
Les protestations et secousses humaines se multiplient face aux menaces sur l’environnement de plus en plus flagrantes. Les solutions sur les moyens de productions propres se multiplient, et regarder vers le futur est à présent si commun que beaucoup ont été surpris d’apprendre que des solutions se trouvent également dans ce qui est laissé derrière. Ou plutôt laissé en dessous.

Bon nombre des possibilités les plus créatives pour produire de l’énergie reposent sur des ressources de surface. Parlez d’énergie présente sous nos pieds, et vient naturellement la géothermie. Attention, cette fois, ouvrez un peu plus les yeux, et arrêtez-vous un instant en passant près de votre plaque d’égoût préférée. Pas besoin de se boucher le nez, on va juste parler déchets.

Le fatberg (re)fait parler de lui

Parler déchet, oui, et pour réveiller votre intérêt et votre conscience écologique, parler également d’énergie. En terme d’affluence, vous vous doutez bien que les déchets qui finissent leur vie dans les bas-fonds de la ville ont a-priori peu de raisons de remonter vous dire bonjour. Pourtant, à Londres certains ont décidé de faire exception à la règle : c’est ainsi qu’un monstre de graisse venu tout droit des films d’horreurs que sont les égouts londoniens a décidé de faire remonter près de 130 tonnes de lingettes hygiéniques, couches, huiles et graisses. Matières grasses évacuées dans les éviers et les toilettes sont monnaie courante, et régulièrement brisées à l’aide de jets d’eau (potable) puissants. Même si, à Paris, ce genre de rejet est théoriquement impossible grâce à de fréquents contrôles, l’initiative pragmatique d’Argent Energy pour transformer ce fatberg londonien en biodiesel peut se retrouver jusque dans le bus qui passe près de chez vous.
Les boues récupérées sont traitées pour que la graisse fonde. Séparée des débris, traitée et pressée pour donner une huile propre. La matière obtenue est alors traitée pour obtenir du biodiesel. Au Royaume-Uni, près de 24 à 40% des fatbergs collectés et ainsi transformés en biodiesel alimentent chaque semaine transports en commun et installations sanitaires publiques.
Thames Water s’associe avec la firme Argent Energy pour investir dans les graisses, huiles et corps des détritus (poétiquement raccourci en FOG en anglais) pour créer un réseau de diesel respectueux de l’environnement. Ainsi, plutôt que de lancer un anathème tonitruant sur l’effet des déchets à l’échelle environnementale, le pragmatisme anglais a décidé dans un "fit of cleverness" de nettoyer le domaine concerné et par la même occasion transformer le résultat en quelque chose de réellement durable, plutôt que de mettre le tout sous le tapis en accusant d’autres autorités. Pourtant, ce ne sont pas les seuls à mettre la main à la pâte.

Les eaux usées réutilisées ?

Produire de l’hydrogène et de l’électricité à partir d’eau de mer ou de rivière n’a rien de nouveau. Déjà en 2011, Bruce Logan et son laboratoire installé à l’Université de Pennsylvanie proposaient une cellule d’électrolyse par électrodialyse inversée microbienne. Un courant est généré par ce matériel à partir d’eau de mer et d’eau douce par le moyen de membranes perméables aux ions. Les réactions générant cette électricité gratuites sont employées pour hydrolyser les molécules d’eau au niveau des électrodes. Cette hydrolyse provoque un dégagement d’hydrogène, combustible recherché sur le marché.
Merci Jamy, ca me fait une belle jambe, mais ça l’air de bien marcher près d’un littoral, alors quel est le rapport avec les eaux plus stagnantes sous nos pieds ? Et bien mon cher Fred, ce système purifie aussi les eaux usées par l’action des bactéries présentes. Le procédé de la machine de Logan accélère la dégradation de la matière organique en suspension. Or, ces déchets sont difficilement éliminables en station de traitement des eaux usées car les filtres à employer sont contraignants. Ce dispositif ne fonctionne pas uniquement avec les eaux stagnantes, mais a été pensé pour restreindre une utilisation à celles-ci, afin de rentabiliser les économies possibles sur un eau à-priori, impropre à toute consommation directe.

Il fait chaud là-bas

C’est donc parmi les nombreuses recherches Outre-Atlantique que des solutions ont commencé à arriver dans nos contrées. Le rejet massif d’une quantité de chaleur contenue dans les eaux usées est désormais utilisée pour inscrire le chauffage et la production d’eau chaude dans un cycle plus équilibré pour l’environnement. Beaucoup de communes ont déjà tenté l’expérience d’utiliser les eaux usées pour chauffer des espaces collectifs et privé. Un exemple parmi tant d’autres que votre curiosité naturelle peut chercher une fois ces lignes terminées : dans la petite commune de Paris, au fin fond de l’Ile de France, la mairie a pour ambition de récupérer l’énergie des égouts pour chauffer une piscine (la piscine Aspirant-Dunant, XIVeme) en partenariat avec Engie. Des échangeurs thermiques dans les égouts captent la chaleur des eaux usées. La chaleur obtenue alimente des pompes utilisées pour chauffer les bassins et douches pour réduire de 50% la consommation d’énergie de la piscine.
A la différence d’une première expérience dans l’école Wattignies dans le XIIeme arrondissement, les résultats s’avèrent très encourageants. De par le besoin de chauffe permanent, le rendement s’avère optimal. Les eaux du réseau ne sont pas en contact, seule la chaleur est utilisée. Des échangeurs sont placés dans le fond des égouts pour parcourir la distance entre le point de captation et la piscine. Ces plaques de métal en contact avec un liquide caloporteur utilisée la chaleur des eaux usées stagnantes en permanence entre 13 et 20 degrés. Le liquide passe en boucle dans un circuit fermé amené jusqu’à la pompe à chaleur de la piscine. Et, bien qu’une déperdition de quelques degrés surviennent entre l’entrée et la sortie de la pompe à chaleur, l’eau arrive tout de même à une cinquantaine de degrés dans les ballons des bassins.
400 000 euros apparemment bien rentabilités, grâce à l’Ademe et Engie, car deux installations sont déjà prévues pour des bassins dans le Xeme et XVIIIe arrondissement de Paris. La Grange-aux-belles et la piscine des amiraux sont donc les prochaines sur la liste qui a inscrit près d’une centaines de mesures pour le plan « Nager à Paris ».
Crédit photo : Fournisseur-energie.com
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