Dans le cadre du Plan de Relance, mis en place par le gouvernement en 2020 pour soutenir l’économie post-Covid, l’État a lancé un vaste programme de rénovation de son patrimoine immobilier, avec un double objectif : relancer le secteur de la construction et réduire durablement l’empreinte énergétique de ses bâtiments. Le projet de réhabilitation du site administratif de la rue Miollis (Paris 15e) s’inscrit pleinement dans cette ambition. Ce campus public de 19 120 m² accueillera à terme plus de 1 000 agents issus de plusieurs directions de l’Etat (DRIEAT, MIGT, DRIEETS, DIRPJJ), dans un ensemble modernisé, économe en énergie et pensé pour les usages de demain.
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Porté par le ministère de la Transition écologique, Miollis a fait l’objet d’un suivi régulier par la Direction de l’Immobilier de l’État, les élus locaux et les services techniques. Il est considéré comme une vitrine reproductible des futurs projets de transformation du patrimoine public, à la croisée des enjeux de performance, de sobriété et de modernisation de l’action publique. « Ce projet a été scruté à toutes ses étapes, non seulement parce qu’il engageait des moyens importants, mais surtout parce qu’il devait faire la démonstration concrète d’un immobilier public plus sobre, plus efficace, plus collectif. Il s’agissait de faire école, et nous avons travaillé dans cet esprit jusqu’au dernier jour », poursuit Norbert Pulin.
Un projet exemplaire à plus d’un titre
Pensé comme un projet pilote, Miollis se distingue par sa capacité à conjuguer densification, performance et exemplarité : objectif de -60 % de consommation énergétique tous usages, atteignant dès sa livraison les exigences du décret tertiaire prévues pour 2050 ; double certification environnementale : HQE Bâtiment Durable (niveau Excellent) et BDF - Bâtiment Durable Francilien (niveau Argent) ; réhabilitation lourde (10 600 m²) et extension neuve (5 730 m²), dans un environnement urbain dense ; passage de 620 à plus de 1 000 postes de travail ; suppression totale des véhicules personnels à la faveur des mobilités douces ; services mutualisés : crèche, restaurant, cafétéria, salles de réunion, pôle logistique, etc. ; création de parkings vélo et de bornes électriques ; végétalisation des façades et toitures, sobriété foncière (maîtrise de l’emprise au sol), insertion urbaine harmonieuse ; choix de matériaux innovants, organisation d’un chantier propre et pilotage rigoureux des nuisances ; projet multi-usagers nécessitant une coordination fine entre administrations aux besoins distincts.
Le projet a été conduit en s’appuyant sur une démarche BIM (Building Information Modeling), méthode de travail collaborative fondée sur une maquette numérique partagée. Dans un contexte marqué par une forte multiplicité des parties prenantes (maîtrise d’ouvrage publique, groupement concepteur-constructeur-exploitant, directions ministérielles utilisatrices), cette approche a permis d’assurer une coordination fine à chaque étape. Déployée tout au long du cycle de vie du projet, elle a favorisé une montée en compétences des acteurs, permis d’intégrer les contraintes de l’existant, de mieux anticiper les interfaces techniques, et de poser les bases d’une exploitation optimisée.