Cet ouvrage de référence est exploité comme une véritable boussole tant par la maîtrise d’ouvrage que les institutionnels qui présentait notamment toute l’exhaustivité des conséquences positives (sanitaires, sociales, écologiques, économiques) d’une isolation optimale de l’enveloppe du bâtiment en construction neuve. Un axe jugé essentiel aussi pour l’atteinte des objectifs de baisse de la consommation d’énergie finale, de réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre ou encore de neutralité carbone. Rappelons à ce titre que 40 % de la consommation d’énergie de l’Union européenne proviennent des bâtiments ainsi que 36 % des émissions de gaz à effet de serre qui sont liées à l’énergie. Pour la France, les émissions du bâtiment représenteraient désormais 18 % des émissions territoriales (en baisse notable depuis 2015, elles demeurent pourtant à un niveau très élevé). Et le Groupe de Travail met aussi en lumière dans le nouveau Livre Blanc, les résultats de la dernière étude du Buildings Performance Institute Europe, qui permet de démontrer que la rénovation complète des bâtiments résidentiels de l’UE entraînerait une réduction de 44 % de la demande d’énergie pour le chauffage des bâtiments, soit une économie de 777 TWh. « Décarboner les bâtiments est d’autant plus urgent que la situation internationale actuelle a mis en exergue les limites de nos modèles dépendant de l’énergie étrangère et amplifié la précarité énergétique », souligne Philippe Boussemart, membre du Groupe de Travail, « la hausse des prix de l’énergie couplée à une forte inflation, forcent les européens à faire des choix pour chauffer leur logement, en particulier ceux qui ont recours aux énergies fossiles. Des mesures structurelles fortes sont plus que jamais attendues. Malheureusement, les dernières tentatives législatives et règlementaires n’ont pas permis d’enclencher une véritable dynamique. Si la loi Climat et Résilience et la Réglementation environnementale 2020 ont marqué des avancées, les mesures adoptées demeurent insuffisantes pour endiguer la crise climatique, énergétique et sociale. Aujourd’hui, 86% des travaux engagés ne concernent que de simples gestes de rénovation et ne sont pas encadrés par une méthodologie compatible avec la performance finale recherchée ».
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Pour 2023, le Groupe de Travail persiste dans cette voie vertueuse et dévoile une nouvelle édition riche de 40 pages, parfaitement d’actualité face aux nouveaux enjeux, qu’il s’agisse d’ailleurs autant de construction neuve que de rénovation. Une mise à jour indispensable où l’on constate également que des points d’amélioration perdurent toujours, notamment en ce qui concerne les performances énergétiques réelles vs les chiffres théoriques, tant au niveau de l’enveloppe du bâtiment que des équipements techniques. Le GTQE milite ainsi activement pour introduire une garantie de résultats grâce au commissionnement se traduisant par une vérification systématique et complète de la performance thermique de la réalisation (enveloppe et équipements). Un sujet qui revêt aussi toute son importance face à l’importance de la massification à mener pour la rénovation du parc des bâtiments français.