Le Parlement européen vient d’adopter trois textes majeurs du paquet climat « Fit-for-55 », qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne de 55 % d’ici à 2030. Ces trois textes concernent notamment le système de quotas carbone (SEQE) et le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) qui représentent des enjeux importants pour l’industrie cimentière.
Le Syndicat Français de l’Industrie Cimentière (SFIC) salue l’adoption par le Parlement européen de ces textes et souhaite la mise en place d’un cadre réglementaire avec des perspectives de long terme, qui soit favorable aux projets de décarbonation du secteur. Comme l’a déclaré Koen Coppenholle, Directeur de Cembureau, l’association européenne du
ciment : « Le secteur a besoin d’un cadre réglementaire cohérent et prévisible pour réaliser ses ambitions en matière de neutralité carbone. Les textes adoptés aujourd’hui offrent des améliorations significatives sur des questions clés - telles que le renforcement du MACF, l’inclusion des émissions indirectes, la nécessité d’une solution d’exportation forte pour les secteurs CBAM, l’inclusion de l’incinération des déchets dans le SEQE et le soutien aux technologies de rupture clés - que nous saluons. Nous regrettons toutefois que le compromis obtenu suggère de retarder d’un an la mise en oeuvre du CBAM, à un moment où les importations
de ciment de l’UE connaissent une croissance exponentielle ».
Le SFIC rappelle que si les importations de ciment en France restent relativement stables et sont essentiellement d’origine européenne, les importations de clinker ont très fortement augmenté. L’augmentation forte des prix du carbone de ces dernières années s’est traduite par une multiplication par 3 des importations de clinker depuis 2019, importations qui deviennent significatives puisqu‘en 2021, les importations de clinker de pays extraeuropéens, donc non soumises à des contraintes prix sur le carbone, ont représenté l’équivalent de 10 % de la production de clinker de la France. Alors que les discussions vont se poursuivre dans les prochains mois entre le Conseil, la Commission et le Parlement, le SFIC est mobilisé pour poursuivre les échanges. "Nous appelons les négociateurs à un renforcement et une mise en oeuvre rapide du CBAM pour une concurrence équitable entre les pays. Les projets de captage du carbone, de stockage et de valorisation (CSCV) du secteur européen du ciment sont essentiels à la décarbonation de notre industrie ; pour permettre ces développements, le secteur a besoin d’un cadre règlementaire qui favorise les projets et de règles de comptabilisation du carbone qui soient équitables et incitatives".
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