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Sinistralité : « Une réglementation visant le contrôle ultérieur des balcons »

J.T., LE 7 DÉCEMBRE 2020
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Sinistralité : « Une réglementation visant le contrôle ultérieur des balcons »
Jean-Pierre Thomas, directeur technique adjoint de Stelliant Expertise Construction et auteur de l'étude traitant de la sinistralité des balcons
L’effondrement d’un balcon à Angers en 2016 avait entrainé la mort de quatre personnes. Dans la foulée, l’Agence Qualité Construction (AQC) avait été missionnée sur une étude traitant de la sinistralité des balcons. Alors que le procès du drame d’Angers débute en janvier prochain, l’enquête répond à plusieurs interrogations et lance une concertation pour donner une feuille de route commune sur les points de vigilance et la sécurité construction à suivre. Son auteur, Jean-Pierre Thomas, directeur technique adjoint de Stelliant Expertise Construction, dévoile ses recommandations pour lutter contre la sinistralité. 

ConstructionCayola : Alors que la moitié des dommages recensés est due à des infiltrations, quelles sont les pathologies principales entrainant les sinistres observés sur des balcons ?

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Jean-Pierre Thomas : Les balcons en béton présentent quatre familles principales de pathologies : les problèmes d’infiltration et de défauts d’étanchéité, qui concernent 46 % des cas étudiés ; les atteintes à la solidité, soit 15 % des cas étudiés ; la dégradation des revêtements de sol de balcon, 7 % des cas étudiés ; et la dégradation des revêtements extérieurs verticaux, 7 % des cas constatés.

CC : Les pathologies impliquant des balcons se ressemblent-elles en France et à l’international ?

J-P.T. : Même s’il n’existe pas de dispositif de collecte des désordres assimilable au Sycodes français dans d’autres pays, les éléments disponibles montrent que les pathologies - au moins en ce qui concerne les aspects structurels - affectant les balcons à l’étranger, sont très similaires à ce qui est observé en France.

CC : Quels signes doivent alerter sur la potentielle dangerosité d’un balcon ?

J-P.T. : Sans caractère exhaustif, dans les signes d’alerte nécessitant l’intervention d’un professionnel compétent pour un diagnostic approfondi des ouvrages, on peut citer a minima la présence de fissure longitudinale à la jonction des balcons avec les façades ; des traces de rejaillissement en pied de façade à l’encastrement des dalles de balcons ou encore la présence de traces de calcite ou de rouille au droit des jonctions à la façade, au droit des joints de fractionnement, ou en sous-face de dalle de balcons. Les traces de coulures ou d’infiltrations en façades ou en sous-face de dalle de balcons, mais aussi un éclatement de béton plus ou moins étendus en différents endroits sont aussi des signes avant-coureurs. N’oublions pas le décollement ou une dégradation de revêtement de sol des dalles ou de murets de balcons, ou d’élément de protection type couvertines par exemple. Enfin, des fissures sur les ouvrages maçonnés, des traces de corrosion sur les ouvrages métalliques, de pourriture sur les ouvrages en bois, un jaunissement d’élément de remplissage en matériau organique translucide, et tout jeu ou défaut d’assemblage des éléments formant garde-corps et peuvent affecter la protection aux chutes des personnes.

CC : Quels types de balcons sont les plus touchés ? Quels sont les matériaux les plus sensibles ?

J-P.T. : En raison des modes constructifs principalement en usage en France, les ouvrages en béton sont logiquement les plus représentés, dans 94 % des cas, puis le bois, pour 5 % des cas, la pierre et les ouvrages métalliques. Chacun présente sa sensibilité propre : risque de défaut position et corrosion des armatures pour le béton, risque de pourriture pour le bois, ou de corrosion pour les ouvrages métalliques. 

CC : Quels montants financiers sont impliqués sur ce type de dommage ? Quelle police d’assurance couvre ce type de dommages ?

J-P.T. : En moyenne, les coûts de réparation se situent aux environs de 5,7 K€ pour les problèmes d’infiltration et de défauts d’étanchéité ; 9 K€ pour les revêtements de sol ; 19,4 K€ pour les revêtements extérieurs verticaux ; 21 K€ pour les balcons en bois ; 76 K€ pour les garde-corps ; jusqu’à 120 K€ pour les problèmes d’atteinte à la solidité. Sur les ouvrages âgés de moins de dix ans après réception, la dommages-ouvrage ou la décennale des entreprises peut être mise en jeu, s’il y a atteinte à la solidité, ou si la nature du dommage rend l’ouvrage impropre à sa destination (infiltration intérieure, risque pour la sécurité des personnes, notamment)

CC : Quelles sont les suggestions pour améliorer la sécurité des balcons ?

J-P.T. : Les perspectives d’amélioration sont abordées dans l’étude sous deux axes : d’une part, l’amélioration du mode de construction des balcons par la suggestion de rédaction de règles professionnelles ou d’un guide de conception et de réalisation de ce type d’ouvrages, et d’autre part par l’élaboration d’une réglementation visant le contrôle ultérieur des ouvrages.



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