Comme ses confrères, Eiffage Démolition a eu à déplorer un coup d’arrêt à ses activités lors du premier confinement. Depuis le mois de mai, la filiale démantèlement et démolition du groupe Eiffage rattrape le temps perdu. Au point que 2020 devrait s’achever sur un exercice stable, quoiqu’en léger recul. 2021 s’annonce déjà bien chargée : la loi Agec suscitant de nombreux questionnements.
« Au 17 mars, tous nos chantiers étaient suspendus, et ce, pendant une durée de 6 semaines, se rappelle Bruno Cahen, directeur démolition et dépollution d’Eiffage Démolition. Seul le chantier de Lubrizol, immédiatement lancé après l’incident, s’est poursuivi, étant considéré comme prioritaire. Depuis le mois de mai, nous ne chômons pas ! ». La filiale traverse en effet une période de « suractivité » qui lui a permis de « rattraper le temps perdu ». Elle devrait finir 2020 sur un exercice stable à tendance baissière. Si Eiffage Démolition s’est donné les moyens matériels et humains – elle a mis davantage de pelles de démolition au travail et eu recours massivement à l’intérim et la sous-traitance « afin de faire travailler nos confrères », elle constate néanmoins « un creux dans les appels d’offres ». La priorité en 2021 sera de relancer les chantiers et, de facto, les commandes. « De nombreux projets avaient été gelés avant la crise sanitaire, souligne un Bruno Cahen toutefois « optimiste » pour qui « l’effet de rattrapage » et les moyens mis en œuvre par le gouvernement afin de soutenir le secteur de la construction s’apparentent à « des signaux verts ».
Accélérer le réemploi
En tant que membre actif du SEDDRe (1), Bruno Cahen a fait siennes les préoccupations des démolisseurs. 2021 sera chargée : suite à la promulgation de la loi Agec en février 2020, les modalités font l’objet d’une étude de préfiguration confiée à l’Ademe, et la filière Démolition s’interroge aujourd’hui sur l’organisation à adopter en matière de gestion des déchets. « Nous cherchons à avancer à la fois sur le thème du réemploi et sur l’accès aux filières en aval », explique le dirigeant. Objectif : faire émerger un tissu de sociétés vouées à donner une seconde vie aux équipements de second œuvre. « La problématique des démolisseurs est double : nous devons aller vite, et faire place nette rapidement. Le stockage sur site de ces équipements est donc impossible, poursuit-il. Nous avons donc besoin de partenaires pour les collecter, des associations aux entreprises spécialisées dans le réemploi des matériaux comme RéaVie. Il y a largement de la place pour tous ! ».
(1) Syndicat des Entreprises de Déconstruction, Dépollution et Recyclage
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