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Le gaz, grand oublié du bâtiment

SÉBASTIEN BATTAGLINI, LE 1er OCTOBRE 2020
\ PUBLIÉ DANS RÉSEAUX VRD N° 262
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Le gaz, grand oublié du bâtiment
La question du « comment on va consommer moins », reste peu abordée. Un exemple assez marquant de cette déconnexion des objectifs en faveur des parts de marché est le système des certificats d’économie d’énergie. « Nous poussons pour que cela serve à des rénovations globales et performantes des bâtiments. Mais tous les acteurs autour de la table avec nous, y compris EDF, sont contre pour toutes les raisons possibles. En revanche, ils votent pour que ces certificats aident au financement de radiateurs électriques « intelligents »… », déplore, Jean-Baptiste Lebrun, le directeur du Cler.      

L’électrification dans le processus de rénovation conduit à modifier l’étiquette énergie et faire passer le DPE (diagnostic de performance énergétique) de l’énergie primaire vers l’énergie finale. Pour le fioul ou le gaz, ce rapport entre primaire et final est d’environ 1,15. En revanche, c’est beaucoup moins favorable pour l’électricité qui est produite par l’intermédiaire de cycles thermodynamique soumis au rendement de Carnot dépendant du niveau de température de la vapeur qui rentre dans la turbine utilisée pour faire de l’électricité. « Avec le nucléaire, on a un rendement de 30 %. Le gaz dépasse les 60 %. Mais ce n’est pas beaucoup. Pour 1 kWh d’électricité, il faut 3 kWh d’énergie primaire ! La filière dit que l’énergie primaire la défavorise mais c’est pourtant la réalité de ce qu’elle consomme sur la planète ! Et pourtant, l’électricité a un atout énorme avec la pompe à chaleur mais la filière ne le met, étrangement, que très peu en avant », s’emporte Olivier Sidler,  porte-parole de Negawatt.

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Autre motif d’étonnement : on va modifier le coefficient primaire de l’électricité et lui donner une valeur qu’il est censé avoir en 2035 ce qui n’est pas conforme à la directive européenne (il doit être conforme à la réalité à l’instant où le calcul est établi). On a aussi changé le contenu carbone de l’électricité pour le chauffage qui est, dans le DPE, de 180 g/kWh et, dans le label E+C-, de 210 g/kWh. Il a été décrété que ce serait désormais 79 g/kWh… Les conséquences sont graves car cela va conduire à des factures de chauffage qui vont bondir puisque désormais, dans une même classe énergétique se retrouveront des logements consommant la même quantité d’énergie finale, mais pour ceux chauffés à l’électricité, la facture des kWh consommés sera trois fois plus élevée que pour les autres.

Le risque du tout électrique, c’est de mettre tous ses œufs dans le même panier. Ce sont des gros problèmes à venir pour le passage de la pointe électrique l’hiver ! De plus, tout miser sur les convecteurs implique qu’aucune autre source d’énergie ne pourra les remplacer dans les bâtiments. Un chauffage à base d’eau chaude est bien plus adaptatif ce qui serait bien plus raisonnable ! On s’interdit de s’adapter aux changements du siècle à venir. « Et imaginez un accident nucléaire majeur en France. Les USA, l’URSS, le Japon et la France étaient les 4 pays à faire du nucléaire une priorité. Les 3 premiers ont déjà eu un accident majeur. Reste notre pays. Le jour où ça arrivera (on l’a frôlé en 1999 à la centrale du Blayais inondée au moment de la tempête Martin et l’année dernière lors du tremblement de terre du Teil proche de la centrale de Cruas-Meysse), on va tout arrêter car les Français n’en voudront plus », anticipe Oliver Sidler. On se retrouvera alors dans une situation catastrophique si l’on a mis l’accent uniquement sur l’électricité et que l’on a oublié qu’un mix énergétique doit être un mélange d’énergie et que le gaz en pleine mutation verte y a toute sa place.    



Image par Photo Mix de Pixabay
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