L’électrification dans le processus de rénovation conduit à modifier l’étiquette énergie et faire passer le DPE (diagnostic de performance énergétique) de l’énergie primaire vers l’énergie finale. Pour le fioul ou le gaz, ce rapport entre primaire et final est d’environ 1,15. En revanche, c’est beaucoup moins favorable pour l’électricité qui est produite par l’intermédiaire de cycles thermodynamique soumis au rendement de Carnot dépendant du niveau de température de la vapeur qui rentre dans la turbine utilisée pour faire de l’électricité. « Avec le nucléaire, on a un rendement de 30 %. Le gaz dépasse les 60 %. Mais ce n’est pas beaucoup. Pour 1 kWh d’électricité, il faut 3 kWh d’énergie primaire ! La filière dit que l’énergie primaire la défavorise mais c’est pourtant la réalité de ce qu’elle consomme sur la planète ! Et pourtant, l’électricité a un atout énorme avec la pompe à chaleur mais la filière ne le met, étrangement, que très peu en avant », s’emporte Olivier Sidler, porte-parole de Negawatt.
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Le risque du tout électrique, c’est de mettre tous ses œufs dans le même panier. Ce sont des gros problèmes à venir pour le passage de la pointe électrique l’hiver ! De plus, tout miser sur les convecteurs implique qu’aucune autre source d’énergie ne pourra les remplacer dans les bâtiments. Un chauffage à base d’eau chaude est bien plus adaptatif ce qui serait bien plus raisonnable ! On s’interdit de s’adapter aux changements du siècle à venir. « Et imaginez un accident nucléaire majeur en France. Les USA, l’URSS, le Japon et la France étaient les 4 pays à faire du nucléaire une priorité. Les 3 premiers ont déjà eu un accident majeur. Reste notre pays. Le jour où ça arrivera (on l’a frôlé en 1999 à la centrale du Blayais inondée au moment de la tempête Martin et l’année dernière lors du tremblement de terre du Teil proche de la centrale de Cruas-Meysse), on va tout arrêter car les Français n’en voudront plus », anticipe Oliver Sidler. On se retrouvera alors dans une situation catastrophique si l’on a mis l’accent uniquement sur l’électricité et que l’on a oublié qu’un mix énergétique doit être un mélange d’énergie et que le gaz en pleine mutation verte y a toute sa place.