« La crise du Covid-19 a provoqué un choc inédit bien supérieur à celui de la crise de 2009. La violence de cette pandémie se chiffre en effet à 24 % de perte d’activité », affirme Jean-Christophe Repon, président de la Capeb dans un communiqué. Il poursuit en déclarant que, pour le second semestre, « les artisans se veulent optimistes et espèrent garder leurs salariés et maintenir toutes les compétences dans leurs entreprises ». Pourtant le scénario envisagé par la confédération est encore plus alarmant.
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Dans ses prévisions, la Capeb "fait état d’une baisse d’activité sur l’année 2020 comprise entre 15 et 17 %, soit une perte de 20.000 à 30.000 emplois". Effectivement, si l’activité du secteur reprend, elle est toutefois ralentie "par des problèmes d’approvisionnement pour 31 % des entreprises artisanales mais aussi par le refus d’une partie de la clientèle privée d’engager des travaux" et par la difficulté d’appliquer les préconisations sanitaires en vigueur pour les artisans du bâtiment.
Entre avril et juin, la chute d’activité a concerné l’ensemble des corps de
métiers, l’aménagement-décoration-plâtrerie en tête (-28 % par rapport à la même période l’an dernier). Un impact qui a également été ressenti différemment sur le territoire, l’activité ayant moins baissé dans les zones rurales que dans les grandes villes, indique Jean-Christophe Repon.
Les entreprises artisanales implantées en Ile-de-France accusent la plus
forte baisse d’activité (-30 %) suivies par celles des Hauts-de-France. La
baisse d’activité est plus limitée --entre 21 et 22 %-- sur la façade
atlantique ainsi que dans le grand Est, en Bourgogne-France-Comté et en Occitanie.
La construction neuve "gravement touchée"
Selon la Capeb, avec une contraction de 22 % au second trimestre s’ajoutant au recul de 14 % au premier trimestre, la construction neuve est, elle, « gravement touchée ». Sur la période de douze mois achevée fin mai 2020, 409.600 logements ont été autorisés à la construction, soit 39.600 de moins que dans les douze mois précédents.
Même tendance sur les bâtiments anciens avec un recul significatif de 25 % en entretien-rénovation, après une baisse de 10,5 % sur le premier trimestre. En juillet, la Capeb évalue le montant moyen des besoins de trésorerie à 23.000 euros contre 22.000 euros un an auparavant. « De nombreuses entreprises ont ainsi fait des demandes de Prêt garanti par l’État (PGE) durant cette période », souligne la Capeb.