Sur Bauma, Manitou créait l’évènement avec son nouveau label Oxygen destiné à donner vie à de nouvelles machines écologiques uniques. La démarche n’est pas nouvelle, dans le secteur de la nacelle notamment, où l’intégralité des constructeurs a sorti sa propre version de la nacelle « éco-friendly ». C’est en assurant le TCO le plus bas du marché que Manitou entend faire la différence.
La nacelle ATJ 200 e Oxygen est le premier modèle de nacelle tout-terrain 20 m 100% électrique de Manitou. « Son TCO est bien inférieur aux machines de cette catégorie actuellement sur le marché », affirme Michel Denis, directeur général du groupe Manitou. Elle allie des capacités tout-terrain plus fortes, à un confort et une maniabilité reconnus. De fait, nous n’avons fait aucun compromis sur ces fonctionnalités grâce auxquelles on retrouve la totalité des performances observées sur les nacelles thermiques ». Fort de ces arguments le groupe table sur un élargissement de sa gamme en nacelles 100% électriques d’ici 4 ans.
Sur la partie télescopiques, il n’est pas en reste. A Bauma, on a pu apercevoir un prototype hybride : le MRT 2550. « Manitou est en avance sur la thématique de l’hybride et de l’électrique sur ce type de machine, précise Michel Denis. Mais le segment va mettre du temps à se mettre en place. L’objectif est d’être le premier constructeur sur ce marché d’ici 5 à 7 ans ». Si l’hybride a fait ses preuves, il ne sera pas facile de passer le télescopique à l’électrique, à l’image de la nacelle. « Le télescopique étant un matériel nécessitant des capacités importantes, il faudra des batteries conséquentes pour l’alimenter. Or plus la taille augmente, plus le prix est élevé », tempère le dirigeant. Conséquence s’il en est, Manitou réfléchit à un ‘business model’ basé sur la location de longue durée. Un format susceptible de trouver preneur.
Dans un autre registre (et un autre segment), en 2017, le constructeur avait, contre toute attente, lancé en Asie son premier tractopelle aux couleurs maison, issu de son usine indienne. Il n’y a pour l’heure que peu de chance de le voir arriver en Europe, en raison des volumes trop faibles qu’affiche ce marché. « Toutefois, les politiques environnementales indiennes et chinoises se durcissant, nous ne sommes pas à l’abri de voir nos tractopelles parvenir au niveau des normes UE, ou presque, en matière d’émissions. Il se poserait alors peut-être la question d’une éventuelle exportation en Europe à long terme », esquisse Michel Denis.
Michel Denis, directeur général de Manitou, à la conférence du Cisma. Crédit photo : BTP Mag