Dans le Rhône (69), 4062 femmes travaillent dans le bâtiment, ce qui représente 11,6% des emplois du secteur. Bien que leur nombre ait augmenté au niveau national de +2,1% entre 2007 et 2016, il reste encore très timide.

 La Capeb Rhône multiplie depuis de nombreuses années les actions pour faire valoir la reconnaissance des conjoint(e)s d’artisans et la création de leur statut. Création de trois statuts pour les conjoints de chefs d’entreprise artisanale du bâtiment, prestations de maternité pour les conjoints collaborateurs ou encore ouverture du statut de conjoint collaborateur aux titulaires d’un PACS ; voici quelques victoires à son actif.

Elle souhaite aller plus loin en 2018 en appuyant notamment les actions de la CDFA (commission départementale des femmes d’artisan) qui demande entre autres d’aligner les prestations maternité des conjoints collaborateurs sur celles des femmes chefs d’entreprise, de permettre aux concubins d’opter pour le statut de conjoint-collaborateur, d’assouplir les conditions de rachat de cotisations pour les conjoints collaborateurs et, enfin de prévoir une dispense de cotisations au titre du régime vieillesse pour les conjoints collaborateurs âgés de plus de 50 ans.

15% de femmes cadres dans le BTP
Adhérente de la confédération, Amélie Escortell est gestionnaire de la société Bâtir Rhône-Alpes-Auvergne, implantée à Chasse-sur-Rhône (38) qui intervient dans les travaux de maçonnerie générale et le gros-œuvre de bâtiment. Comme 77% des femmes dans le département, elle effectue notamment des tâches administratives (postes de bureaux) au sein de l’entreprise en plus de s’occuper de la gestion et du suivi des chefs chantiers.   

« Je croise des femmes dans le secteur. Je pense que les barrières sont tombées depuis un moment et qu’elles sont bien présentes dans différents corps de métier. Il semblerait quand même qu’elles soient plus nombreuses dans le domaine de la peinture », raconte Amélie Escortell. 75% des femmes du secteur dans le Rhône ont moins de 50 ans, 15% travaillent comme cadres et 8% comme ouvriers.
Si elles n’ont pas de réticence à s’engager dans un milieu qui a longtemps été essentiellement masculin et qui l’est encore majoritairement, d’autres facteurs jouent parfois en leur défaveur.

La chef d’entreprise de 28 ans ajoute : « Je ne crois pas que le secteur ferme ses portes aux femmes bien au contraire. En revanche, je pense que certaines d’entre elles ne se font pas assez confiance ou manque d’affirmation, ce qui peut largement limiter leurs ambitions. » Un constat de société que l’on retrouve dans bien des secteurs et tout particulièrement dans les postes à responsabilité.