Après 6 années passées à la tête des Canalisateurs de la région Sud-Est, Raymond Midali a donc passé la main à Pierre Rampa le 15 juin dernier. Pour son nouveau plan de route, le nouveau président et son équipe, avaient convié la presse dans les locaux de la FRTP de Lyon, pour donner les grandes lignes de ce qui attend la profession dans les prochaines années.

Les Canalisateurs du Sud-est ont une particularité, celle de regrouper à la fois le Rhône Alpes, la région PACA et la Corse, ce qui représente un découpage plutôt vaste, et qui compte donc environ 1/3 des canalisateurs de l’Hexagone. Ces entreprises, de toute taille, spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation et de gaz, sont au nombre de 117, dont 78 en Rhône Alpes et 39 en PACA, soit au total, 12 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 1,35 Md d’euros.
     Prolonger les actions menées
Après une période de crise qui a durement touché la profession en 2015, l’avenir semble s’éclaircir, si l’on en croit les signaux de reprise initiés en 2016. Une période difficile comme le rappelle Raymond Midalli, qui a toutefois réussi à garder le cap pendant ces années, en suivant une politique volontaire. Premier constat, le problème de non-renouvellement des canalisations vieillissantes, et le gaspillage qui s’en suit : « Chaque année, révèle Raymond Midalli, ce sont 1,3 milliard de m³, soit l’équivalent du lac d’Annecy, qui disparaissent dans la nature ». Un chiffre d’autant plus impressionnant qu’il faudrait 170 ans pour les remplacer au rythme de renouvellement pratiqué aujourd’hui. Il est donc urgent d’agir, quand on sait que l’eau va tendre à se raréfier dans les prochaines années.
L’organisation de rencontres d’informations entre les professionnels de l’eau, a également été une priorité pour lui, avec notamment des actions de fonds. « Nous avons organisé des Rencontres régionales de l’eau et de l’assainissement pour permettre aux entreprises, aux maîtres d’œuvre et aux maîtres d’ouvrage de s’informer en présence d’experts sur de nombreux thèmes d’actualités », précise à son tour Yves Bourdais, délégué régional PACA /Corse. Après 5 ans d’existence, ces rencontres sont devenues des rendez-vous incontournables. La promotion de la profession auprès des jeunes et la formation ont également fait parti des priorités : « Nous avons développé des actions en participant chaque année aux Olympiades des métiers, et mis en place des actions de formations, avec la promotion de certificats de qualification professionnelle » ajoute le délégué.
Les actions de communication ont également été parmi les chantiers lancés ces dernières années. « En 2015, nous avons lancé une vaste campagne de sensibilisation des élus locaux, du grand public et des professionnels pour faire davantage connaître la profession des canalisateurs ainsi que ses enjeux », révèle à son tour, Michel Reguillon, délégué Régional Rhône-Alpes. « Notre urgence a été de changer l’état d’esprit de nos élus et de leurs techniciens, de les informer et de leur faire comprendre la jungle des financements et des subventions » ajoute-il. Pour cela, des plaquettes, dépliants, guide pratique, Mémento, ont été diffusés lors de nombreuses campagnes d’information et de sensibilisation.
     Intensifier les actions auprès des élus
À son tour, Pierre Rampa a salué le bilan positif de son prédécesseur en précisant qu’il travaillerait dans le prolongement de ces actions, avec une priorité, celle d’intensifier les actions auprès des élus : appliquer la charte qualité, lutter contre la moins-distance dans les marchés publics, renforcer le rôle des régions dans la gouvernance de l’eau, renforcer l’action des Agences de l’eau, affecter une partie des recettes de l’eau au renouvellement des réseaux, et donner plus de lisibilité et de perspectives aux travaux dans le cadre des plans d’actions, dont l’application de la Loi Grenelle II.
     La formation des jeunes, cheval de bataille
Un autre sujet qui tient à cœur Pierre Rampa, est l’avenir des entreprises, avec le recrutement et la fidélisation des jeunes talents : « Aujourd’hui 40 % des jeunes diplômés quittent le secteur des travaux publics au bout de 5 ans et se réorientent dans une autre filière » s’exclame le président. « Les entreprises doivent anticiper cette tendance. Il ne faut pas perdre les jeunes talents que nous avons formés, ce serait la disparition de nos savoir-faire » ajoute-t-il. Pour cela, de nouvelles formes de management existent afin de motiver et déceler les potentiels chez les jeunes apprentis, afin qu’ils choisissent la filière des Canalisateurs. Pierre Rampa souhaite aborder de nouvelles pistes durant son mandat, « C’est un métier qui demande beaucoup de savoir-faire qu’il faut absolument conserver » rappelle-t-il.