Le conseil d’administration du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé le 10 juillet 2015, l’octroi d’un don au Burkina Faso. D’un montant de 25,35 millions d’euros, ce don accordé via le Fonds africain de développement (FAD) est destiné à financer le Programme d’appui budgétaire au secteur de l’énergie (PASE).
Ce programme a pour objectif de stimuler la croissance économique du pays et d’améliorer les conditions de vie des populations, en offrant une meilleure fourniture de l’électricité aux secteurs sociaux de base, aux services publics, au secteur privé et aux foyers burkinabés.
Le Burkina Faso, où seulement 17,6 % de la population a accès à l’électricité, fait face à une forte demande d’électricité, due notamment au développement des activités économiques et minières, à la croissance démographique et à une urbanisation galopante. Au cours des 10 dernières années, la demande nationale d’énergie électrique s’est accrue d’environ 13 % par an en moyenne, alors que l’offre disponible n’a augmenté que de 8 %.
Les difficultés du secteur se sont exacerbées avec, notamment, des pannes récurrentes des équipements de production électrique thermique, des retards dans l’exécution des travaux de réhabilitation de certains groupes, des ruptures dans l’approvisionnement en combustibles des centrales et le manque d’investissements conséquents dans la réhabilitation des ouvrages électriques et l’extension des réseaux de distribution pour desservir les nouveaux quartiers des principaux centres urbains du pays.
Equilibrer l’offre et la demande d’électricité est ainsi devenu difficile et toutes ces contraintes ont entraîné des délestages fréquents, qui pénalisent les activités économiques. Au vu de leurs maigres moyens, le secteur informel, ainsi que les micros, petites et moyennes entreprises, peuvent difficilement s’équiper en groupes électrogènes de secours ou de réserves suffisantes de combustible pour produire de l’électricité par eux-mêmes, et sont particulièrement affectés. Cette situation, avec la récurrence des délestages qui durent de plus en plus longtemps dans les grands centres urbains du pays (en moyenne 8 heures/ jour à Ouagadougou), apparait comme un risque majeur après l’insurrection populaire qui a conduit à un changement de régime à la fin 2014.
« Cette opération s’inscrit dans un contexte d’appui ponctuel à une transition apaisée dans le pays, souligne Alex Rugamba, directeur du département énergie, environnement et changement climatique de la BAD. Cela devrait aider le Burkina Faso à apporter une réponse urgente et durable à la crise du secteur de l’énergie, en améliorant la gestion du secteur et le système d’approvisionnement du pays en produits pétroliers. »