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Des eaux usées recyclées pour l’irrigation agricole

PUBLIÉ LE 15 FÉVRIER 2011
LA RÉDACTION
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Pour préserver les ressources d’eau de la planète, le recyclage des eaux usées joue un rôle essentiel à l’échelon mondial. Une fois traitées, les eaux usées peuvent être en effet réutilisées presque sans problème, notamment pour l’irrigation agricole. Ce thème sera abordé lors du prochain salon Ifat Entsorga qui aura lieu à Munich du 7 au 12 mai 2012.

« Si l’on considère les énormes quantités d’eau nécessaires à la production agricole alimentaire, l’irrigation à partir d’eaux usées offre un excellent potentiel », déclare Peter Cornel, ingénieur diplômé et professeur à l’Université technique de Darmstadt, spécialisé dans le traitement des eaux usées. Dans les régions arides et semi-arides de la planète, il s’agit d’une pratique courante. L’Institut international de gestion des ressources en eau (IWMI, Sri Lanka) a publié il y a trois ans déjà un rapport indiquant que, sur 53 villes d’Amérique latine, du Proche-Orient, d’Afrique et d’Asie, près de 80 % utilisaient dans le secteur agricole des eaux partiellement ou complètement traitées.

Exemple de la Jordanie : dans ce pays, la croissance démographique est élevée alors que les ressources en eau sont de plus en plus rares. La surexploitation des réserves d’eaux souterraines du pays a déjà conduit à un abaissement considérable du niveau des nappes phréatiques. Une initiative a été mise en œuvre par la banque de développement KfW pour utiliser, à des fins d’irrigation, des eaux usées traitées dans trois stations d’épuration de la région d’Irbid. Par ailleurs, il est prévu d’installer un réseau de canalisations jusque dans la vallée du Jourdain, dans le nord du pays, où les eaux usées seront progressivement traitées pour être réutilisées dans l’agriculture. L’irrigation au moyen d’eaux usées plutôt qu’avec de l’eau claire permettra à chaque habitant de la capitale, Amman, de disposer de 20 litres d’eau potable supplémentaires par jour. En outre, les producteurs agricoles bénéficieront d’un engrais gratuit sous la forme d’azote et de phosphore contenus dans les eaux traitées. Afin d’adapter en conséquence le recours aux engrais, l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ, Bonn) a déjà mené des opérations conseil dans la moyenne vallée du Jourdain. Autre avantage de ce concept global : la différence d’altitude importante entre le site d’implantation des stations d’épuration à Irbid et la vallée du Jourdain permettra d’installer une centrale électrique qui, grâce au transport des eaux traitées, produira du courant pour un maximum de 15 000 foyers.

Exemple du Pérou : fin 2009, l’entreprise Sedapal, chargée de l’alimentation en eau de Lima a mis en service à proximité de la capitale péruvienne une station d’épuration dont les eaux usées sont traitées tout spécialement pour l’irrigation de plus de 400 hectares de terres agricoles. Le concept de l’installation et les composants nécessaires ont été fournis par ITT, une entreprise spécialisée dans l’approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées à l’échelle internationale. Le système met en œuvre un procédé à réacteur séquentiel discontinu (SBR), suivi d’une filtration qui permet d’éliminer de manière fiable les œufs d’helminthes parasites, résistants aux méthodes de désinfection habituelles. Le processus de traitement de la station d’épuration respecte les directives fixées en 2008 par le gouvernement péruvien en matière d’irrigation agricole.

Exemple de la Chine : le centre de transfert de technologie ttz Bremerhaven développe actuellement, en collaboration avec les entreprises Alensys AG (Erkner, Allemagne) et Hydro-Air GmbH (Niedergörsdorf, Allemagne), une nouvelle technique d’irrigation pour les plantations de bois énergie. Le projet Bioware soutenu par le ministère allemand de l’économie consiste à mélanger des eaux usées communales avec des eaux souterraines afin d’obtenir une solution riche en nutriments, qui réponde aux besoins. Associée à une irrigation contrôlée goutte à goutte, cette méthode permettra de réduire la consommation d’eau et d’engrais conventionnels, ainsi que les coûts. Le prototype de ce système de recyclage des eaux usées sera installé au printemps 2011 dans la petite ville de Yangjiteng (20 000 habitants), située à proximité de Chengdu. Parallèlement à ces systèmes de traitement centralisés à grande échelle, il est possible de traiter les eaux usées à des fins d’irrigation de manière décentralisée, dans des unités bien plus petites. C’est notamment le cas en Indonésie, où les prix élevés de l’eau associés à la nécessité d’arroser plusieurs parcs ont conduit les exploitants d’un hôtel de l’île de Sumatra à installer, en 2008, un système de bioréacteur à membrane. L’installation, développée par l’entreprise Hans Huber AG (Berching, Allemagne), est aménagée dans l’un des sous-sols de l’hôtel et traite une partie des eaux usées produites sur place. 250 m3 d’eau sont ainsi disponibles chaque jour pour assurer l’irrigation des espaces verts.

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