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L’UdI ouvre son cycle de conférence autour des nouveaux enjeux de l’exploitation

PUBLIÉ LE 29 NOVEMBRE 2023
FRÉDÉRIC BURGUIERE
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L’UdI ouvre son cycle de conférence autour des nouveaux enjeux de l’exploitation
Sous l'égide de pierre Gibbe et de son équipe, la première conférence du cycle 2023-2024 a été anime par Estelle Masclet, Sébastien Gourgouillat, Giuliano Montanaro et Jérôme Lefebvre. © F. Burguière
En partenariat avec les campus SNCF Réseau et le réseau Synapse l’Université de l’Ingénierie (UdI) a entamé le cycle de conférence 2023-2024 au sein de ses locaux de Saint-Denis. Au programme de ce premier after-work, les invités ont échangé sur « Les nouveaux enjeux de l’exploitation ».
 
Suivie par près de 300 personnes, la conférence « Les nouveaux enjeux de l’exploitation » a rencontré un beau succès.  Une occasion pour mettre en avant les nombreux enjeux que doit relever SNCF Réseau. Comme l’a déclaré Estelle Masclet, Directrice Générale Exploitation Système - SNCF Réseau : « Nous devons parvenir à faire plus de travaux afin de régénérer et moderniser le réseau afin de le rendre plus sûr d’un point de vue sécurité, plus fiable d’un point de vue régularité et plus performant ». Un triptyque qui s’accompagne du besoin de faire circuler plus de train afin de répondre aux actuels besoins de mobilités et de décarbonation. « Le projet x2, répond à cette double problématique en visant à multiplier par deux la part modale du ferroviaire » poursuit Estelle Masclet.
 
Des ingrédients indispensables
Pour relever ce défi, cette dernière dispose d’une recette composée d’anticipation, de concertation et de simulation : « Nous avons instauré récemment des plateformes de coordination infra et service qui nous servent à entendre les besoins des différentes parties prenantes. Ceux-ci sont notés dans un plan d’exploitation émergeant qui est consigné sur une durée de 10 ans d’anticipation. Actualisé, il devient un plan d’exploitation de référence capacitaire. C’est sur ce dernier que les clients et marchés s’appuient pour établir leur business plan. Lors des étapes du process de construction capacitaire, ils peuvent demander des solutions ». Des étapes qui sont accompagnés de simulations afin de prédire et mesurer la promesse de qualité de service. A ces ingrédients, Sébastien Gourgouillat, Directeur Général Adjoint - Direction Générale Actifs Ferroviaires et Programmation - SNCF Réseau, ajoute trois éléments :  la régénération, la modernisation et la digitalisation. « Que ce soit pour des raisons technologiques, de performance d’exploitation et économique nous avons un énorme virage à prendre réussir le projet x2 » complète ce dernier.
 
Un patchwork technologique
A l’échéance du projet de déploiement de commandes centralisées, subsisteront 21 sortes de poste d’aiguillage mécanique pour un total de 63 postes. « Dans ce patchwork technologique nous devons nous habituer dans la durée à savoir exploiter ce dernier » Estelle Masclet.
 
Vers un réseau digitalisé
Une ambition qui passe par le remplacement des 700 postes d’aiguillages mécanique ou électro mécaniques qui équipent encore (sur un total de 2 200) le réseau ferroviaire par une solution informatique. « Cette étape est une condition nécessaire à la digitalisation de l’exploitation, et pour tenir la promesse de plus de trains, de plus de performance d’exploitation. C’est également une promesse économique car le maintien de derniers représente un coût ». A l’image du poste 4 de Villeneuve Saint-Georges (voir BTP Rail N°47) qui a été régénéré, ces derniers seront à termes remplacés par des PAI. « Sur les plans techniques et technologiques, nous disposons d’un ensemble de nouvelles solutions que nous sommes en train d’inventer ou de déployer à l’image des PAI, ou de la nouvelle technologie de poste informatique Argos dont la mise en service est prévue pour 2024-2025 ». Toutefois, le déploiement de ces solutions à grande échelle ne se fera pas en un claquement de doigts mais en plusieurs étapes. « Nous ne développons pas un seul produit mais tout un système. Autour d’Argos, c’est un ensemble de technologies de télécom, de signalisation au sol et à bord qui réinventent la façon dont on assure les fonctions de sécurité sur le réseau dans toutes les configurations d’exploitation possible ».
 
Accélérer le changement
L’objectif avoué : un déploiement d’ici 2040 de 5 000 km de ERTMS et plus 70 % de commandes centralisées. « Nous avons un tissu industriel à constituer, un ensemble de contrats à passer et une infrastructure de développement de produits qui n’est pas aujourd’hui en état de fonctionnement ». Pour accélérer cette digitalisation, un plan de financement est en construction. Par ailleurs des échanges sont faits avec les industriels du secteur pour leur donner de la visibilité sur les technologies que SNCF Réseau souhaite développer et sur les plans de déploiement de ces dernières. « Nous devons passer des contrats avec des industriels qui ont une dimension internationale. D’autres pays d’Europe sont en avance sur nous en matière de déploiement et de contractualisation (l’Italie fait 1 Md€ de travaux par an sur l’ERTMS). Il ne faut pas que nous soyons en retard » prévient Sébastien Gourgouillat.
 
NExTEO une réponse au mass transit
Pour illustrer les enjeux environnementaux et capacitaires, Jérôme Lefebvre, Directeur du Projet NExTEO - SNCF Réseau, s’est appuyé sur son expérience du projet NExTEO, qui a été pensé dans le cadre du projet Eole et mené sur les lignes du B et D du RER Francilien, notoirement saturées. « L’Ile-de-France a un tel niveau de trafic (voyageur, débit de trains) qu’elle est considérée comme étant une zone de mass-Transit » indique ce dernier. Avec NExTEO, l’idée est de désaturer ces lignes en faisant passer plus de trains mais à infrastructures égales. Sur ces trois projets, le premier et le plus attendu, concerne l’ouverture du tronçon « Haussmann Saint-Lazare - Nanterre la Folie » sur la ligne E du RER et ce, avant les JO, avec une fréquence de 22 trains/heure (potentiellement 28) contre 16 actuellement. Quelle que soit la ligne de RER, pour Jérôme Lefebvre l’objectif est d’amener la qualité de service attendue par les voyageurs en apportant plus de ponctualité et de fiabilité qu’aujourd’hui. « C’est un vrai défi, car nous utilisons une technologie CBTC qui est éprouvée pour automatiser les lignes de métros… Ce qui est totalement différent d’un environnement ferroviaire… » précise Jérôme Lefebvre.  Pour aller plus loin dans la réflexion, il est intéressant de voir ce qui se fait en dehors de nos frontières.
 
Sur un total de 300 personnes, dont 70 en présentiel ce premier rendez-vous du cycle de conférence a été un succès. 
 
Des initiatives inspirantes
C’est ce qu’a fait Giuliano Montanaro, Consultant - ALIUS Consulting, en comparant le RFN avec ce qui se fait en la matière en Suisse, en Angleterre ou encore en Italie. « En Europe, les enjeux sont similaires à ceux de la France. A Londres le projet Crossrail (Elisabeth line) est similaire à celui d’Eole. En partie centrale, cette ligne fonctionne avec un système CBTC équivalent à celui de NExTEO et cohabite avec des systèmes de signalisation TVS et ERTMS…». Giuliano Montanaro a constaté qu’au niveau Européen, les enjeux de mobilités sont aussi forts qu’en France, même en Suisse considérée pourtant comme étant le paradis du chemin de fer… « Plus on planifie à long termes, plus l’envie est de rester macrodéterministe… En Suisse, la planification des horaires 2025-2035 est victime d’une approche inappropriée en termes de prévision des risques potentiels. Il faut affiner les outils et avoir le courage d’investir un peu plus, même sur le long terme. Ce qui n’est pas le cas jusqu’à maintenant ». Chez nos voisins italiens (injustement sous-estimés) beaucoup de choses ont été réalisées notamment dans le domaine de la signalisation avec un système ERTMS niveau 2 virtuel. « Les italiens ont essayé faire des choses nouvelles par exemple en construisant un bloc mobile à partir d’une téléanalogie n2… Personne d’autre en Europe est allé dans cette direction… ».
 
Texte et photos Frédéric Burguière 
 
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