Selon les informations du Parisien, le rapport judiciaire d’étape sur les causes du déraillement du TGV Est en novembre 2015 incrimine l’équipe de pilotage. L’accident avait causé la mort de 11 personnes.
Les conclusions du rapport réalisé par 2 experts (ex-ingénieurs Alstom) sont formelles : c’est une erreur humaine qui est à l’origine du déraillement du 14 novembre 2015 à Eckwersheim, dans le Bas-Rhin. Consulté par Le Parisien, il révèle que l’accident est dû à des "calculs erronés" au niveau du freinage.
Selon les experts, l’équipe de pilotage aurait dû freiner "3 km avant le point kilométrique 403" et la feuille de routes des pilotes ne prévoyait un freinage "que 2 km avant". En outre, le salarié des chemins de fer chargé d’encadrer l’équipe de conduite aurait pris la décision de "retarder le freinage d’un km supplémentaire", précise Le Parisien.
Le salarié s’est justifié en évoquant le trajet aller, réalisé le matin, au cours duquel le TGV avait eu suffisamment de marge pour ralentir, poursuit le quotidien. Un constat erroné puisque le freinage a en fait été exécuté 2,5 km plus tôt que ce que préconisait la feuille de route. Egalement pointés du doigts les vitesses "excessives" retenues pour réaliser ces essais. Sur le tronçon où le TGV avait déraillé, le train roulait à "la vitesse de conception soit 330 km/h" et non pas à la vitesse de "signalisation fixée à 187 km/h".
Le Parisien rappelle que l’équipe de pilotage aurait dû être prendre en compte les résultats d’un précédent essai effectué 3 jours avant le déraillement. Le TGV avait alors été poussé à 298 km/h sur une portion capable d’encaisser 300 km/h maximum où il était censé circuler à 230 km/h. Le système technique conçu pour empêcher le train de rouler trop vite étant débranché pendant les essais, les conducteurs chevronnés auraient dû alors redoubler de prudence, conclut Le Parisien.