Gérer 20 millions de m3 de déblais, soit 43 millions de tonnes issus de la construction des tunnels et des gares du Grand Paris : c’est le défi que devra relever la Société du Grand Paris alors que les préoccupations environnementales se font de plus en plus insistantes. Outre l’exécution de 3000 sondages géotechniques en vue d’évaluer la qualité des déblais (inertes ou non, potentiel de valorisation), un appel à contributions a été lancé à l’été 2015. 33 entreprises (bureaux d’études, instituts techniques, entreprises du BTP, producteurs de matériaux) ont répondu à cette sollicitation, porteuses de solutions pour assurer la traçabilité, l’évacuation et la valorisation de ces déchets.
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Le cimentier Cemex, souhaite quant à lui, mettre à contribution son réseau portuaire (11 plateformes) combiné au mode ferroviaire en fonction de la localisation géographique d’un chantier. Une proposition soutenue par Haropa Ports prêt à mettre à disposition ses 70 sites portuaires en Ile-de-France. « 66 de nos ports urbains, en cours de réhabilitation, se trouvent à proximité des émergences des tunneliers », mentionne Etienne Dereu, directeur de l’aménagement en charge de la COP21 chez Haropa Ports de Paris IDF.
De nombreuses pistes de valorisation
Côté valorisation, Erwan Le Meur, président de la branche BTP de la Fédération des entreprises du recyclage, rappelle la nécessité de « construire un cahier des charges pour la réutilisation des matériaux de masse ». De même, Bénédicte de Bonnechose, directrice générale de Lafarge France, évoque l’importance de « revoir la règlementation pour la réutilisation des déblais » car les entreprises se retrouvent souvent à devoir gérer un volume très important de déblais et disposent d'un nombre restreint de chantiers pour leur réemploi. « C’est là que la commande publique pourrait faire office d’accélérateur », précise-t-elle.
Pour l’heure, les solutions ne manquent pas. La société Yprema est en mesure de recycler les terres générées par les travaux du Grand Paris. Chaque année, elle valorise 800 000 t de déchets chaulés dans l’industrie routière. Les terres plus saines sont stockées pour la réalisation d’équipements sportifs tels que les golfs. Chez ECT, on réutilise les terres issues des chantiers pour le remblayage et la revalorisation de carrières ou friches urbaines. D’autres entreprises comme Véolia, dont le traitement des déchets est le cœur de métier, sont capables de traiter et de valoriser un volume colossal de déchets dans leurs plateformes de traitement situées à proximité des chantiers du Grand Paris.
Retrouvez la contribution complète de la Société du Grand Paris dans le cadre de la COP21 dans BTP Rail N°9.